"La fleur de tous les anciens" ou le ministère des diacres à Nîmes XVIe-XVIIe s.
Résumé
La fonction de diacre dans les Eglises réformées tranche avec la pratique catholique principalement parce que, désacralisée, elle est exercée par un laïc et que ses attributions varient selon les régions, voire les Eglises. L'office des diacres revêt à Nîmes, les aspects d'un véritable ministère bien distinct de celui des anciens et qui a évolué tout au long des années d'existence de l'Eglise de cette ville. Cette situation est héritée d'un modèle ecclésiastique antérieur à l'implantation du modèle ecclésiastique calvinien dans la ville. Pour maintenir la cohésion de la communauté, ils ont accepté de s'intégrer aux structures nationales, notamment grâce à l'intervention de Pierre Viret. Appartenant au consistoire et au corps des anciens, ils sont donc parvenus à conserver un statut spécifique qui s'est adapté au cours du temps. Les diacres nîmois ne sont pas en charge spécifiquement du traitement de la pauvreté et de par leur rang social, ils exercent une autorité de fait sur les anciens. S'ils perdent progressivement leurs attributions liturgiques qui faisaient d'eux des sortes de vicaires, ils prennent rapidement en charge la représentation et la défense de la communauté auprès des autorités administratives et judiciaires du royaume, ce qui pourrait représenter en soi, une autre forme de ministère.