Cinq éclaircissements sémantiques et syntaxiques du concept de guérison
Résumé
Sans doute est-il attendu d'une analyse philosophique qu'elle traque les prestiges et les fausses promesses de concepts vagues tels que " guérir ". N'est-ce pas le travail de Socrate : expliquer au général qu'il ne sait pas ce qu'est le courage, et au sophiste pourquoi il ne sait rien de la sagesse ? C'est un jeu aisé auquel on se livrerait ainsi devant un lectorat déjà acquis de professionnels du soin revenus des illusions de toute-puissance de la science. Mais il y aurait une certaine prétention, dans tous les cas de l'indécence, à expliquer à un grand malade qu'il n'entend au fond rien de précis dans son vœu de guérir. C'est un avertissement pour le philosophe qui s'attelle à la tâche facile de détruire un concept. Car prendre au sérieux le concept vernaculaire de guérison est une contrainte morale, mais aussi bien un enjeu théorique. Les cinq remarques qui suivent visent donc à préciser le sens et l'usage des mots de la guérison et à en justifier les prétentions.
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