Analyse des images scientifiques par le concept d'observation - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Protée. Revue internationale de théories et de pratiques sémiotiques Année : 2009

Analyse des images scientifiques par le concept d'observation

Résumé

Many of the scientific images are produced in order to observe entities or phenomena, that is, to obtain a reliable knowledge about them, acquired by the most direct means. This use of images - and of instruments that produce them - has been discussed by philosophers, especially since the early 1980s, in order to understand whether the term "observe" is appropriate when a complex chain of instruments is put together to produce images. Indeed, in this case, images can be contaminated both by artifacts, when some part of the instrument does not work as expected, and by the theories that are used to explain the functioning of the imaging device. I do not bring a conclusion in this work regarding the validity of instruments for observation but I describe instead what makes the philosophical analyses on this question unsatisfactory to give an account of the actual use of images by scientists. Specifically, I make two points in the course of my analysis: first, that it is required to consider an image within a precise scientific context that gives the goal of the experimental setting and, second, that phenomena of the greatest diversity can be represented on an image. This second aspect contradicts the idea largely shared by philosophers, that only spatial properties of entities can be explored through images. Although I acknowledge the importance of such aspects as shape, scale and position, one must also consider other properties, starting with detectable physical properties such as luminosity, radioactivity etc. and pursuing with properties that are specific to the different scientific disciplines, that we call high-level properties. I thus open the question of whether or not we can observe such phenomena as cardiac perfusion, energy production in the solar core, the region of emotions in a cerebral MRI, etc.
Une partie importante des images scientifiques sont produites dans le but d'observer des entités ou des phénomènes, c'est-à-dire d'obtenir à leur sujet une connaissance sûre, acquise par des moyens aussi directs que possible. Ce rôle des images et des instruments qui les produisent a été évalué par les philosophes, en particulier depuis le début des années 1980, pour tenter de comprendre si l'emploi du terme " observer " est justifié dans le cas où une chaîne complexe d'instrumentation est mise en place pour produire des images. Dans ce cas, en effet, on peut craindre une contamination des images à la fois par des artefacts, en cas de défaut du dispositif expérimental, et par les théories sur lesquelles repose ce même dispositif. Sans se prononcer sur la validité des instruments pour l'observation dans le présent travail, nous décrivons en quoi les analyses philosophiques relatives à cette question sont insuffisantes pour rendre compte de l'utilisation réelle qui est faite des images par les scientifiques. Nous tirons deux éléments importants de cette analyse : d'une part, la nécessité de considérer une image à la lumière d'un contexte scientifique spécifique qui donne l'objectif de la démarche expérimentale et précise ce que l'on tente d'observer et, d'autre part, le fait que des phénomènes de la plus grande variété peuvent être représentés sur une image. Ce deuxième aspect s'oppose à l'idée très généralement partagée par les philosophes que seules les propriétés spatiales des entités pourraient être explorées par l'image. Pour importants que soient ces aspects de forme, d'échelle et de localisation, il faut les compléter d'abord par la possibilité d'explorer des propriétés physiques détectables, telles que la luminosité, la radioactivité, etc., et ensuite, en introduisant la notion de propriétés de haut niveau, propres à chaque domaine des sciences. Nous ouvrons ainsi la question de savoir si l'on peut observer des phénomènes aussi divers que la perfusion cardiaque, la production d'énergie dans le noyau solaire, la région des émotions sur des images cérébrales de résonance magnétique fonctionnelle, etc.
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Dates et versions

halshs-00792144, version 1 (21-02-2013)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00792144 , version 1

Citer

Vincent Israel-Jost. Analyse des images scientifiques par le concept d'observation. Protée. Revue internationale de théories et de pratiques sémiotiques, 2009, 37 (3), pp.9-17. ⟨halshs-00792144⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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