Genre, identités et nouveaux agencements : perspectives pour la géographie - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2012

Genre, identités et nouveaux agencements : perspectives pour la géographie

Sophie Louargant

Résumé

Gender, identities and new connections: prospects for geography A decade into the 21st century our relationship to others has changed our attitude to space, time and symbolic constructs. Gender identities are being contested, asserted and re-organized in the light of the crises and imperatives of economic metropolitization, the environment, an increasingly mobile society and social insecurity. In view of these patterns genders must build themselves amidst a web of conflicts, resisting various forms of (economic, cultural and social) domination. Implicitly these social and economic processes call into question our right to urban life (D. Harvey, 2008) and more broadly to space itself. In geography, gender-based forms of territoriality (Louargant, 2003) have served as a prism for analysing the expression of differentiation between classes and genders in space. The spatial, social and cultural skills deployed by women's groups to take their place and gain visibility, earning the recognition of more masculine groups, are expressed in the articulation of multiple devices: strategies to circumnavigate public space; mounting of projects to achieve emancipation, assert rights and obtain forms of power ... However, these expressions of the dissociation between masculine and feminine are no longer sufficient in themselves. Identities are deployed in space (J, Butler, 1993, 2009) revealing performances which are no longer exclusively masculine or feminine either, which no longer only signify emancipatory struggles against the masculine, a game of re-articulation between masculine and feminine, but also bear witness to the multiple expressions of masculine and feminine. Identities which have become soluble in mobility, for example, interconnect, revealing strategies for anticipating or adapting to change in the present context of European cities. The behaviour and practice of mobility and migration may hold the potential for and signify hybrization (Saïd, 1983; Berdoulay, Entrikin, 1998), crossovers (W. Crenshaw, 1995; Bilge, 2010) or cross-breeding (Gouda, 2011). When analysing movement, masculine/ feminine relations reveal the hybrid nature of composite spatial objects in a metropolitan context. Genders also unfold and recompose themselves in innovative social and artistic learning processes (queer artists, Femen activists), which reflect recognition by societal interfaces (art, publicity, media). Careers and life narratives, artistic performances and images produced enable us to see and interpret the territory of gender, with the cautious enacting of a gender pedagogy. The way we see the world and its stimuli, by putting on gender spectacles, enables us to relate the choices made by spatial operators to facilitate the circulation of people (mobility policies, target groups), and to intervene on territory with a view to gender equality. The territorial players present in a metropolitan context tend to reproduce gender stereotypes in the public arena, giving rise to the construction of identities associated with exclusively masculine prerogatives (decision, control, strategy, anticipation, travel) and other care-oriented feminine identities (proximity, association, relation building, networking and the ability to operate locally). Analysing such practices reveals the tendency of public policy to essentialize issues: a space for creation, with the potential to serve as testimony, but which does not settle the debate on categorization. So how should we act, with which sort of public, and how can we avoid stereotypes? Gender identities reveal the complex processes at work.
Genre, identités et nouveaux agencements : perspectives pour la géographie En ce début de 21ème siècle, le rapport aux autres à modifier notre rapport à l'espace, au temps, aux constructions symboliques. Les identités de genre sont bousculées, s'affirment, se réorganisent au regard des crises et des impératifs de la métropolisation économique, écologique, société de la mobilité, précarité. Au vu de ces motifs, les genres sont assignés à se construire dans la conflictualité, la résistance face à des formes de dominations multiples (économiques, culturels, social). Implicitement, ces processus sociaux, économiques questionnent notre droit à la ville (D.Harvey, 2008) et plus largement à l'espace. En géographie, les territorialités genreés (Louargant 2003) ont été un prisme d'analyse de l'expression de la différenciation entre les classes, les genres, l'espace. Les capacités (compétences spatiale, sociales, culturelles) des groupes de femme à prendre place pour être visible, reconnues par les groupes plus masculins s'expriment dans des agencements, des dispositifs multiples : stratégies du contournement de l'espace public, construction d'un projet pour s'émanciper, pour accéder à des droits, à des formes de pouvoir... Toutefois, ces expressions de la dissociation entre le masculin et le féminin ne peuvent plus se suffirent à elles-mêmes. Les identités se déploient (J, Butler, 1993, 2009) dans l'espace et révèlent des performances n'ont plus exclusivement du masculin et du féminin, ne signifiant pas uniquement une luttes émancipatrices contre le masculin, un jeu de réagencement entre le masculin et le féminin, mais témoignent des multiples expressions du féminin et du masculin. Les identités devenues solubles dans la mobilité, par exemple, s'interconnectent, révélant ainsi des stratégies d'adaptation ou d'anticipation à l'évolution des contextes présents dans les métropoles européennes. Les comportements et pratiques de mobilités, de migrations sont potentiellement porteuses et significatives d'hybridités (Saïd, 1983 ; Berdoulay,Entrikin, 1998), d'intersectionalité (W-Crenshaw, 1995 ; Bilge, 2010) ou de métissages (Gouda, 2011). Les rapports masculins/féminins dans l'analyse des mouvements révèlent le caractère hybride des objets spatiaux composites dans des contextes métropolitains... Les genres se déploient et se recomposent également dans des apprentissages sociaux et artistiques inédits (artistes queer, expression des corps Femen) qui sont une expression de la reconnaissance par des interfaces sociétales (art, publicité, médias). Les trajectoires vécues, les récits de vie, les performances d'artistes, les images produites nous donnent à voir et interpréter le territoire du genre, dont la délicate mise en acte d'une pédagogie du genre.. La manière dont on voit le monde et ces sollicitations en mettant les lunettes du genre permet de relater les choix opérés par les opérateurs spatiaux pour faciliter les circulations des personnes (politiques de mobilités, groupe cible), d'intervenir sur les territoires dans une optique d'égalité hommes-femmes. En effet, les acteurs territoriaux présents dans les contextes métropolitains tendent à reproduire des stéréotypes de genre dans le champ de l'action publique donnant lieu à une construction à des identités de l'exclusivité masculine (décision, contrôle, stratégie, anticipation, déplacement) et des identités du " care " pour le féminin la proximité, l'association, la création des relations, des ces réseaux, de ces capacités à être dans la proximité. L'analyse de leurs pratiques montrent le côté essentialisateur des politiques publiques : espace de création, de nature en témoignent, mais ne règlent pas le débat de la catégorisation : comment agir ? De quelle manière ? Avec quels publics ? Comment éviter la reproduction des stéréotypes ? Les identités de genre révèlent ces processus complexes à l'œuvre.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00784332 , version 1 (04-02-2013)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00784332 , version 1

Citer

Sophie Louargant. Genre, identités et nouveaux agencements : perspectives pour la géographie. Masculins/féminins : dialogues géographiques et au-delà 2ème biennale genre et géographie, Grenoble, Umr Pacte, responsable scientifique Sophie Louargant, Dec 2012, Grenoble, France. ⟨halshs-00784332⟩
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