L'oeuvre du phénomène - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Ouvrages Année : 2009

L'oeuvre du phénomène

Antonino Mazzu
  • Fonction : Directeur scientifique
Alexander Schnell
  • Fonction : Directeur scientifique

Résumé

Marc Richir, c'est avant tout une œuvre écrite : une œuvre patiemment et quotidiennement construite dans les espaces et les temps de la pensée, là où il arrive que l'esprit rencontre l'esprit, le penseur d'autres penseurs, peut-être au milieu d'une sorte de rêve dans lequel ce ne sont pas des choses que l'on " aperçoit " mais des " idées ", du " sens " en mouvement et comme mouvement. L'œuvre, si l'on veut y mettre de la quantité, est abondante (on s'en avisera grâce à la bibliographie qui clôt le volume), elle est, si l'on veut en prévenir le néophyte, difficile (on s'en avisera en la lisant), mais avant tout elle compose comme un univers de diffractions et de rythmes sans cesse recommencés : pensées qui se cherchent et se saisissent, pensées qui se déposent et s'alanguissent, mais se reprennent, se redressent, s'accélèrent et nous remettent dans l'éveil de l'éveil philosophique. Œuvre aussi qui se tournant vers quelques monuments de la tradition philosophique (en particulier Platon, Aristote, Plotin, Descartes, Kant, Fichte, Schelling, Husserl, Merleau-Ponty), qui lisant les poètes et quelques romanciers, nous rappelle - chose tellement frappante lors des enseignements - qu'il s'agit de " perzipieren " par-delà le vêtement des doctrines, et cependant avec leur soutien, dès le mouvement des significations se faisant. Mais celles-ci ne se laissent apercevoir que du point de vue de la recherche en marche, ne se laissent apercevoir que depuis des significations se cherchant et, oserions-nous dire, senties comme sensées. Ainsi un cercle se forme-t-il : le présent vécu de la pensée reconnaît les traces qu'il a laissées dans son passé. Ces traces rappellent la pensée à elle-même, elle s'y aperçoit se cherchant, se trouvant, se perdant, elle s'aperçoit mouvement et, en ce sens, liberté. Avec les méthodes, mieux avec l'esprit de la phénoménologie, M. Richir rouvre à la sensibilité philosophique des voies d'accès à la philosophie en son sens. C'est en effet, comme on le sait, en labourant en profondeur le chantier ouvert de la phénoménologie (que l'on songe par exemple à l'extraordinaire fécondité que cette pensée a su trouver dans la phénoménologie de la phantasia, y compris pour la refonte de la phénoménologie elle-même), en reprenant et en modifiant les " axes de coordonnées " de cette manière de philosopher, que M. Richir montre cette orientation singulière de l'existence qu'est la vie philosophique et qu'il illustre, mais par la négative, le mot cruel de Kant : celui qui, de la philosophie, n'a qu'une connaissance historique " est le masque de plâtre d'un homme vivant. " En rendant hommage à cette œuvre et à ce philosophe, les amis et les élèves ici réunis ont voulu dire, pensons-nous, qu'ils savent gré à un homme de leur permettre de se voir avec l'humble grandeur du " fonctionnaire de l'humanité ".

Mots clés

Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00775779 , version 1 (16-01-2013)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00775779 , version 1

Citer

Pierre Kerszberg, Antonino Mazzu, Alexander Schnell (Dir.). L'oeuvre du phénomène. Ousia, pp.381, 2009. ⟨halshs-00775779⟩
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