La modernité en question

François Decarsin (1)

1 Musique et arts sonores

1781 : Kant publie la Critique de la raison pure et Haydn les Six Quatuors op. 33 ; deux oeuvres fondatrices d'une modernité habitée par le même idéal de progrès individuel et collectif, qui irriguera l'essentiel de la pensée romantique avant son déclin progressif au milieu du XXe siècle. Mais le champ de la création, loin de coïncider avec le seul projet des Lumières, est aussi le lieu de choix individuels, multiples, autojustifiés, dont la porté sera de plus en plus décisive du début du XIXe siècle jusqu'au moment postmoderne (1972, date de la démolition du dernier immeuble américain construit par le Bauhaus, et choisie ici comme valeur symbole) où bascule la nécessité même de toute légitimation esthétique. À l'historicité postulée comme valeur intangible à travers la grande trajectoire Haydn-Schönberg relayée par Liszt, Wagner et Mahler, répond l'invention toujours fertile d'une modernité décentrée, de Schubert à Berlioz, Debussy, Stravinsky, Boulez ou Stockhausen.

Mots clés: art; céation musicale; musique contemporaine; esthétique; histoire de l'art

Domaines: Art et histoire de l'art; Musique, musicologie et arts de la scène

François Decarsin. La modernité en question : Deux siècles d'invention musicale 1781-1972. L'Harmattan. L'Harmattan, 192 p., 2010, Arts et sciences de l'art, Costin Miereanu. ⟨halshs-00764953⟩