Sépultures et société dans le Sud-Est de la France au bronze final IIIb et au premier âge du Fer
Résumé
De l'examen des coutumes funéraires du Bronze final IIIb et du premier Age du Fer du Sud-Est de la France ressortent différents groupes d'individus. Les dispositions attachées aux critères naturels de l'âge et du sexe traversent les quatre ou cinq siècles pris en compte sans changement de fond, et persistent d'ailleurs durant le second Age du Fer jusqu'à la conquête romaine. Pour leur part, celles qui découlent de causes sociales n'apparaissent qu'avec le début du premier Age du Fer et évoluent par la suite. A partir du VIIe s. av. J.-C., ces usages reflètent une structure sociale stratifiée, avec, selon les régions, soit de rares personnages prééminents, soit deux groupes d'individus numériquement équilibrés mais bien distincts dans leur présentation. Les données chronologiques ne permettent pas de savoir si le début de ce processus est antérieur, de peu, aux premiers contacts établis par les trafiquants grecs et étrusques ou s'il coïncide avec eux. Quoi qu'il en soit, la hiérarchisation que reflètent les sépultures s'accroît au VIe s. av. J.-C. avec l'ouverture de la région aux commerces méditerranéens. La présence d'armes dans les tombes, de plus en plus fréquente à partir du VIIe et surtout au VIe s. av. J.-C., pourrait marquer l'existence de tensions entre les petites cités-états que constitue chaque communauté villageoise, résultant peut-être de désaccords liés à la délimitation de chaque territoire ou à l'accès à des sources de matières premières convoitées. Dans ces pratiques funéraires se retrouve donc un double miroir, celui des pesanteurs culturelles de la civilisation indigène et celui des changements économiques qui vont modifier l'organisation et la structuration de la société du Sud-Est de la France dans le cours de l'Age du Fer.
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