Discrimination résidentielle et origine ethnique : Une étude expérimentale en Ile-de-France

Pascale Petit (1, 2) , Emmanuel Duguet (1, 3) , Yannick L'Horty (1, 3)

1 TEPP - Travail, Emploi et Politiques Publiques
2 EPEE - Centre d'Etudes des Politiques Economiques
3 ERUDITE - Equipe de Recherche sur l’Utilisation des Données Individuelles en lien avec la Théorie Economique

Nous effectuons un testing afin de mesurer la discrimination dans l'accès à l'emploi des jeunes de banlieue parisienne en considérant à la fois leur origine et leur lieu de résidence. Nous mesurons simultanément les effets du lieu de résidence (banlieue favorisée ou non), de la nationalité (française ou marocaine), et de la consonance du nom et du prénom (évoquant une origine française ou maghrébine), sur les chances d'obtenir un entretien d'embauche en réponse à une offre d'emploi. Notre expérimentation porte sur la profession de serveur pour laquelle nous avons construit 16 profils de demandeurs d'emploi et envoyé 938 CV en réponse à 118 offres d'emploi. Nous obtenons deux résultats principaux. En premier lieu, nous concluons à une discrimination significative à l'encontre des candidats signalant une origine maghrébine. Deuxièmement, nous relevons une discrimination liée au lieu de résidence mais uniquement à l'encontre des candidats les plus diplômés ou d'origine française. Habiter une banlieue défavorisée pénalise davantage l'accès à l'emploi des candidats signalant par leur patronyme une origine française, ce qui contribue à amplifier la ségrégation ethnique des quartiers.

Mots clés: discrimination; testing; effets de quartier; expérimentation

Domaines: Economies et finances

Pascale Petit, Emmanuel Duguet, Yannick L'Horty. Discrimination résidentielle et origine ethnique : Une étude expérimentale en Ile-de-France. 2011. ⟨halshs-00744913⟩