L'abolition de la peine de mort au Japon et la notion de peine de substitution
Résumé
Dans un contexte socio-politique défavorable marqué par l'attachement d'une majorité de l'opinion publique au maintien de la peine capitale, dont la Cour suprême japonaise a reconnu à plusieurs reprises la constitutionnalité, le courant abolitionniste a du mal à se faire entendre. Les "moratoires" sur les exécutions décidées par des ministres de la Justice pour des raisons souvent d'ordre religieux ne constituent le plus souvent que des pis aller. Les mouvements abolitionnistes présents dans la société civile, mais aussi au sein même de la Diète, ont opté pour des stratégies graduelles : moratoires définitifs, peines de substitution comme la perpétuité réelle...Toutefois ces solutions alternatives posent elles-mêmes de nombreux problèmes car elles supposent des aménagements législatifs pour lesquels il n'existe pas de majorité au parlement, et le Japon continue d'être régulièrement critiquée par les organisations de défense des droits de l'homme qui estiment que l'abolition de la peine capitale au Japon pourrait servir d'exemple en Asie Orientale.