Les "circonstances" chez les grammairiens russes du XVIIIe siècle - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2011

Les "circonstances" chez les grammairiens russes du XVIIIe siècle

Christine Bracquenier
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 905975

Résumé

In the 18th century the grammatical notion of "circumstantial" was born in the writings of Abbe Gabriel Girard in 1747 and "circumstances" (obstojatel'stva) in Mixail Lomonosov's Rossijskaja grammatika in 1755. For Lomonosov prepositional phrase is the best mode of expression for the circumstances and the adverb is the abbreviated expression. For him adverbs or prepositional phrases do not modify the verb but are an expansion of the sentence; it will take more than two centuries before this circumstances characteristic is taken into account by linguists. The canonical word order can be changed in Russian by the "fire of imagination" (Abbe Girard) or "the free flow of human thoughts" (Lomonosov). But the analysis of N. Karamzin's language shows that the word order in his writings does not depend of 'the fire of imagination" or "the free flow of human thoughts", but is managed by the desire and the necessity to produce a coherent text, and Karamzin had understood that the circumstances could be placed at the beginning of the sentence if the narrator has to indicate the spatial and temporal background of his sentence.
C'est au XVIIIe siècle que naissent les notions grammaticales de " circonstanciel " sous la plume de l'abbé Gabriel Girard en 1747, et de " circonstances " (obstojatel'stva) dans la Rossijskaja grammatika de Mixail Lomonosov en 1755. Pour Lomonosov, le mode d'expression privilégié des circonstances est le syntagme prépositionnel, et l'adverbe en est l'expression abrégée. Il ne parle pas des adverbes ou des groupes prépositionnels comme d'éléments modifiant le verbe, mais il se place au niveau de l'énoncé, présentant les circonstances comme l'expansion de la phrase ; il faudra attendre plus de deux siècles pour que cette caractéristique des circonstants soit prise en compte par les linguistes. Pour ce qui est de l'ordre des mots, chez l'abbé Girard c'est le " feu de l'imagination ", pour Lomonosov c'est le " libre cours des pensées humaines " qui permettent de modifier en russe l'ordre des mots canonique /sujet - verbe/. L'analyse de la langue de N. Karamzin montre que ce n'est ni le " feu de son imagination ", ni le " libre cours de [ses] pensées " qui gèrent le choix de l'ordre des mots chez lui, mais plutôt le désir et la nécessité qu'il éprouve de produire un texte cohérent, dans lequel les idées s'enchaînent de la manière la plus satisfaisante et la moins coûteuse pour l'énonciataire et cela lui permet de placer le circonstant en tête de phrase s'il a besoin de poser le cadre spatio-temporel de son énoncé, que les " circonstances " soient connues ou non de l'énonciataire.

Domaines

Linguistique
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Dates et versions

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Identifiants

  • HAL Id : halshs-00731658 , version 1

Citer

Christine Bracquenier. Les "circonstances" chez les grammairiens russes du XVIIIe siècle. 2011. ⟨halshs-00731658⟩
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