Edifier : les enjeux de la création architecturale dans les stratégies de promotion de la sainteté (XIe-XIIIe siècle) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2012

Edifier : les enjeux de la création architecturale dans les stratégies de promotion de la sainteté (XIe-XIIIe siècle)

Résumé

The double meaning of the word edificare is well known : monks or canons built their churches to build the sanctity of their protectors and founders, real or supposed. The command of a vita and a new building are often contemporaneous ; so we are tempted to date the building from the time of the hagiographic sources. I propose to point out several cases that reveal such a coincidence, from the blossoming of Romanesque architecture to the Gothic period. But first, it is necessary to raise some epistemological issues, as the misreading of the rich medieval liturgical (or commemorative) arrangements set without any stonework. At the beginning of the eleventh century, western towers (St-Mexme at Chinon, Lesterps) demonstrate the real presence of the local saint, at the very time of the command for their vitae. Ambulatories with radiating chapels assume the same meaning. Sometime (Le Dorat), this architectural feature was chosen to forge a saint by suggesting a pilgrimage. At Clairvaux, c. 1153, we can note the parallelism between the writings of different stages of the vita, that would be acceptable for the canonising trial, and the building of a mausoleum like chevet to surround Bernard's tomb. After 1174, Christchurch at Canterbury represents Thomas Becket himself by its chevet or caput, because of the corona that symbolizes both the reward for the martyrdom and the clerical tonsure. In the middle of the thirteenth century, the Cistercians from Rievaulx (Yorkshire) as well as those from Les Châtelliers (Poitou) enlarged their churches with a square chevet ended by a cliff elevation : we must understand that form as a monumental evocation of the great contemporaneous shrines.
Le double sens du mot " édifier " relève de l'évidence : par l'édification d'une église, est édifiée la sainteté du " fondateur ", réel ou légendaire. La fréquence de la coïncidence entre la commande de la vita ou de miracles et l'ouverture d'un chantier est telle que nous nous autorisons parfois à estimer que la date du récit hagiographique donne des indications sur celle d'un embellissement. Avant d'aborder l'examen de cas concrets, sélectionnés dans une abondante matière, il est nécessaire d'introduire quelques précautions et d'évoquer les autres jalons essentiels mais oubliés servant la gloire des saints, comme les campagnes d'arrangement mobilier. Pour l'oeuvre de pierre, la traduction formelle de la sainteté varie selon les époques dont elles révèlent les préoccupations. Trois phénomènes sont particulièrement éclairants : d'une part la théâtralisation du culte des saints et son rôle dans l'éclosion de l'art roman par la construction de tour-porches (Saint-Mexme de Chinon, Lesterps) et de déambulatoires à chapelles rayonnantes; ensuite le détournement du " motif " que constitue le déambulatoire au XIIe siècle (Le Dorat, Clairvaux, Canterbury) pour suggérer ou développer un pèlerinage, voire appuyer un dossier de canonisation ; enfin les mouvements propres au troisième quart du XIIIe siècle, belle époque pour les saints, quand les Cisterciens de Rievaulx (Yorkshire) aussi bien que ceux des Châtelliers (Poitou) conçoivent le même type de chevet en cliff elevation, qui n'est autre qu'un reliquaire géant évoquant celui qui est contenu.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00726174 , version 1 (29-08-2012)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00726174 , version 1

Citer

Claude Andrault-Schmitt. Edifier : les enjeux de la création architecturale dans les stratégies de promotion de la sainteté (XIe-XIIIe siècle). Actes de colloque, Sep 2008, Poitiers, France. pp.315-346. ⟨halshs-00726174⟩
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