Les violences contre les femmes en Russie : des difficultés du chiffrage à la singularité de la prise en charge - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cultures & conflits Année : 2012

Les violences contre les femmes en Russie : des difficultés du chiffrage à la singularité de la prise en charge

Résumé

Violence against Women in Russia: Problems of Statistics and Singularity of Public Response Based on an investigation conducted in 2010 among associations and representatives of local administration, this paper explores how violence against women is discussed and dealt with in Russia. It first reflects upon the conditions under which this phenomenon can be apprehended: while the statistics about domestic violence draw a picture of Russia as a particularly violent society, the article stresses mainly the unreliability and confusion surrounding the statistics. Economic, social and cultural circumstances appear mainly as aggravating factors - as does the lack of support by the State. Though in the 1990s NGOs supported by international organizations were busy promoting a legalistic model of public action, the State response to the problem remains scattered and fragmentary (lack of legislation, no preventive measures or protection). In the 2000s, while associations are weakened, the attention shifts from violence against women to violence against mothers and a familialist paradigm seems to take precedence in Russia.
Basé sur une enquête menée en 2010 auprès de responsables associatifs et administratifs, cet article analyse la manière dont la violence contre les femmes est abordée et prise en charge en Russie. Il s'interroge d'abord sur les conditions de connaissance du phénomène : alors que les chiffres des violences domestiques donnent l'image d'une Russie particulièrement violente, c'est surtout le manque de fiabilité et le flou entourant les statistiques qui est à souligner ; quant aux facteurs économiques, sociaux et culturels, ils agissent surtout comme des facteurs aggravants - tout autant que le manque de prise en charge par l'Etat. En effet, alors que se sont constituées dans les années 1990 des ONG soutenues par les organisations internationales et qui mettent en avant un modèle légaliste de l'action publique, la réponse étatique reste dispersée et fragmentaire (absence de loi, de mesures de prévention ou de protection). Dans les années 2000, alors que les associations sont affaiblies, c'est le paradigme familialiste qui semble prendre le pas en Russie, portant l'attention moins sur la violence contre les femmes que sur la violence contre les mères.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00724840 , version 1 (22-08-2012)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00724840 , version 1

Citer

Françoise Daucé, Amandine Regamey. Les violences contre les femmes en Russie : des difficultés du chiffrage à la singularité de la prise en charge. Cultures & conflits, 2012, 85/86, pp.163-185. ⟨halshs-00724840⟩
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