Les énoncés à accent non final en russe moderne. Préconstruction notionnelle et rupture énonciative

Christine Bonnot (1)

1 SeDyL - Structure et Dynamique des Langues

Contestant la notion d'"inversion expressive" traditionnellement invoquée pour caractériser les énoncés à accent non final en russe moderne, on propose de rendre compte des effets de sens très variés qui leur sont associés à partir d'un mécanisme énonciatif unique interférant avec les données du contexte : comme le suggère l'impossibilité de toute pause, la séquence accentuée à l'initiale est présentée comme un bloc insécable, car déjà constitué avant son actualisation dans la situation ; on ne part donc pas d'occurrences repérées par rapport à la situation d'énonciation pour construire une relation prédicative, mais d'une relation toute constituée qu'on rapporte à la situation pour la qualifier. L'un des paramètres réguliers influant sur la variation des valeurs produites est le mode de préconstruction de la relation ainsi actualisée "en bloc" : on distingue trois cas, suivant qu'elle est présentée comme déjà validée dans une situation antérieure, relevant d'une doxa ou reprise d'un premier dire dont on examine le bien-fondé. On examine enfin la différence de statut assertif entre énoncés à accent initial et énoncés à accent médian.

Mots clés: russe; accent initial et médian; inversion; préconstruction notionnelle; focalisation; rupture énonciative

Domaines: Linguistique

Christine Bonnot. Les énoncés à accent non final en russe moderne. Préconstruction notionnelle et rupture énonciative. Séminaire des langues slaves de Paris 4, Mar 2010, Paris, France. ⟨halshs-00723763⟩