Les origines comparées de l'écriture et de la parole à la Renaissance - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2007

Les origines comparées de l'écriture et de la parole à la Renaissance

Résumé

During the Renaissance, opinions were developed that called into question the primacy of words over writing in esotericist circles -for whom the creation of the alphabet was concomitant with the creation of the world- and in terminist circles of Parisian scholastics, who viewed the written word as a direct expression of concepts. These two trends are united for Blaise de Vigenère, whose Traité des Chiffres (1586) makes an efficient dissociation between the ordinary written sign and the "cipher": the latter is a semeion which is both steganographic and manifestative, like mathematic signs, and is attached to the scriptum. Vigenère's interest in the origin of languages and writing is expressed in his forward-looking approach: the original vision is reversed into a forecast of a universal writing method, as with Hermann Hugo (De prima scribendi origine, 1617). This Jesuit goes beyond the question of origins in order to argue in favor of the community of concepts from written signs, one example of which can be found in Chinese ideograms. His method of historical investigation brings him to hypothesize about the visionary return of the original dispersion through the harmonious sharing of graphical signs.
On voit apparaître à la Renaissance des opinions qui remettent en cause la successivité de la naissance de la parole et de l'écriture au sein des courants ésotéristes, pour lesquels la création de l'alphabet est concomitante de la création du monde, et chez les terministes de la scolastique parisienne, qui accordent à l'écrit l'expression directe des concepts. Les deux tendances se rejoignent chez Blaise de Vigenère dont le Traité des Chiffres (1586) opère une dissociation efficace entre le signe écrit ordinaire et le " chiffre " : celui-ci est un semeion à la fois stéganographique et manifestatif, de même nature que les signes mathématiques, et greffé sur le scriptum. L'intérêt de Vigenère pour l'origine des langues et des écritures se traduit par un regard prospectif : la vision de l'origine se renverse en prévision d'une écriture universelle, comme chez Hermann Hugo (De prima scribendi origine, 1617). Ce jésuite dépasse la question des origines pour argumenter en faveur de la communauté des concepts à partir des signes écrits, dont les idéogrammes chinois représentent un modèle. Sa méthode d'investigation historique le conduit à évoquer, par hypothèse, le retournement visionnaire de la dispersion originelle dans le partage, en toute concorde, des signes graphiques.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00713423 , version 1 (01-07-2012)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00713423 , version 1

Citer

Marie-Luce Demonet. Les origines comparées de l'écriture et de la parole à la Renaissance. Les Origines du langage, 2001, Genève, Suisse. pp.165-182. ⟨halshs-00713423⟩
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