B.S. Johnson's The Unfortunates: Revisiting the Elegy
Résumé
B.S. Johnson's "novel in a box", The Unfortunates, is an original and moving elegy to the memory of his best friend who died of cancer at the age of 29, but the unbound format of the book and the unusual use of blanks have been dismissed by some critics as a mere manifestation of playfulness, a collection of tricks or gimmicks. My contention in this paper is that Johnson's techniques, far from excluding affectivity and ethics, actually offer new ways of expressing emotion and giving a truthful account of feelings of pain, loss and mourning. On the one hand, the narrator is careful never to over-sentimentalize his discourse, hence instances of self-reflexive irony, mockery or derision to keep pathos at bay. On the other hand, this chronicle of a death foretold is a deeply-felt homage that involves narrator and reader in an ethical encounter with the absent Other.
The Unfortunates, le "roman dans la boîte" de B.S. Johnson, est une élégie originale et émouvante à la mémoire de son meilleur ami fauché par le cancer à l'âge de 29 ans, mais certains critiques ont considéré que l'absence de reliure et l'utilisation inhabituelle des blancs se limitaient à un simple jeu et ils les ont donc relégués au rang de gadgets. Cet article propose de démontrer que les techniques employées par Johnson, loin d'exclure l'affectivité et la dimension éthique, offrent de nouveaux modes d'expression de l'émotion et permettent de donner une representation fidèle des sentiments de douleur, de perte et de deuil. D'un côté, le narrateur veille à ne jamais verser dans un excès de sentimentalité et fait donc preuve d'ironie auto-réflexive, de moquerie et de dérision pour maintenir à distance tout effet de pathos. D'un autre côté, cette chronique d'une mort annoncée est un hommage profond et sincère qui implique le narrateur et le lecteur dans une rencontre éthique avec l'Autre absent.
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