Vers un nouveau franco-judaïsme. La naissance de l'Université populaire juive (1903)
Résumé
Au début du XXe siècle, alors qu'en France les tensions entre sionistes et israélites atteignent leur paroxysme, une nouvelle institution juive, regroupant les deux tendances, voit le jour. Imaginée par les sionistes comme un outil de propagande à destination des masses juives immigrées récemment installées dans le IVe arrondissement de Paris, l'Université Populaire Juive (UPJ) reçoit l'indispensable soutien financier des représentants de la communauté israélite. Les deux nouveaux partenaires se sont en effet trouvés un ennemi commun : le socialisme juif. À l'image des autres universités populaires, l'UPJ ne parvient pas à rapprocher les élites des classes laborieuses. Si elle trouve un public à travers les services qu'elle propose, son programme politique et culturel est un programme bourgeois sans rapport avec les préoccupations des masses. Elle cherche à initier au loisir culturel une population non seulement dépourvue de temps libre, mais également astreinte à des impératifs quotidiens de survie matérielle. L'histoire de cette institution n'est cependant pas uniquement celle d'un échec. En dépit des luttes d'influence entre sionistes et israélites, elle rapproche en effet les deux camps, permettant des échanges politiques et surtout culturels. Elle constitue en cela une matrice du réveil culturel juif qui émerge dans les années 1920 et incite de nouvelles élites à repenser le franco-judaïsme.
Domaines
Histoire
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