Droit international et politique nationale à l'épreuve de la notion de " peuple(s) indigène(s) " en Afrique du Sud - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue générale de droit international public Année : 2011

Droit international et politique nationale à l'épreuve de la notion de " peuple(s) indigène(s) " en Afrique du Sud

Résumé

Deux incidents étranges survenus pendant les premiers mois de 2010 ont relancé la question de la politique identitaire en Afrique du Sud, tout en soulignant les problèmes et les ambiguïtés inhérents à l'effort fourni pour rendre opérationnel le concept de peuple(s) indigène(s) dans cette soi-disant " nation arc-en-ciel ". Le 5 janvier, les avocats du roi de la tribu amaThembu, Buyelekhaya Dalindyebo, ont signalé au Bureau du Président de la République d'Afrique du Sud que la " na­tion " amaThembu quitterait l'Afrique du Sud afin d'établir le nouveau " Thembu­land Royal Empire ". Dans cette communication, le roi revendiquait plus de la moitié du territoire sud-africain. Le lendemain, après avoir reçu une lettre du Président de la République, le roi Dalindyebo a suspendu cette " sécession ", mais exigeait en retour qu'il soit déchargé d'une peine de quinze ans d'emprisonnement pour agression et homicide. Trois mois plus tard, le 3 avril, le chef du groupe paramilitaire et d'extrême droite sud-africain, l'Afrikaner Weerstandbeweging (AWB - Mouvement de Résistance Afrikaner), Eugene Terre­blanche, fut battu à mort par deux de ses employés noirs. Entre 1997 et 2004, Terreblanche a dû, lui-même, purger une peine d'empri­sonnement pour agression et tentative de meurtre à l'égard d'un de ses propres em­ployés noirs, tentative qui avait généré de graves altérations mentales pour sa victime. Le meurtre de ce raciste pur et dur a souligné à quel point le fameux " miracle sud-africain " n'arrive pas à éteindre les tensions raciales, ni à atténuer des inégalités économiques parmi les plus élevées au monde. Pris séparément, ces deux incidents relèvent de simples faits divers. Pris ensemble, ils démontrent cependant, une fois encore, que le noyau de ten­sions et de violences très élevées dans cet ancien pays de l'apartheid se situe au ­croisement des héritages du colonialisme, de la définition de l'identité, et du contrôle des res­sources naturelles - surtout des terres. Le cas sud-africain témoigne de façon très éloquente d'un ensemble d'ambiguïtés et de problèmes, à la fois politiques et juridiques, liés aux ef­forts de rendre opérationnel le concept de " peuple autochtone " ou " peuple indigène ". // I. Bref retour sur quelques ambiguïtés sémantiques et conceptuelles /II. "Peuples indigènes" en Afrique du Sud: mouvance des identités A. Instabilité des identifications exogènes B. Conflits des identifications endogènes /III. Politiques sud-africaines: incertitude des protections
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00653381 , version 1 (19-12-2011)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00653381 , version 1

Citer

Albane Geslin, Dan O'Meara. Droit international et politique nationale à l'épreuve de la notion de " peuple(s) indigène(s) " en Afrique du Sud. Revue générale de droit international public, 2011, 115 (1), pp.141-156. ⟨halshs-00653381⟩
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