Résumé : Le management stratégique s'est progressivement éloigné de l'une de ses questions premières - les buts, les valeurs, les contraintes et les critères de décision des dirigeants -. Le gouvernement d'entreprise a plutôt poursuivi en la complexifiant, sa logique propre. D'évidence, les deux champs n'ont pas pleinement tiré avantage de leur mise en dialogue. Cette dernière apparaît plus que jamais intéressante s'agissant notamment des groupes. D'abord, parce que ces derniers sont les vecteurs majeurs de la mondialisation et les acteurs déterminants des économies. En France, 60% des entreprises sont des filiales qui emploient 85% des salariés, réalisent 90% de la valeur ajoutée et 96% des exportations. Les problèmes de gouvernance et de stratégie concernent donc massivement les groupes. Il n'est pas certain que la recherche en ait pris conscience. L'élaboration progressive d'un cadre conceptuel synthétique de type " framework " (Porter, 1991) offrant une cohérence minimale entre les principes de gouvernance et les processus stratégiques et considérant leur structuration réciproque, semble devoir être effectuée. Le présent travail en propose une esquisse. Il problématise les relations, et la structuration réciproque, entre le degré de complexité de la stratégie et le régime de gouvernance, par affinement du dialogue entre le corpus du management stratégique et les théories de la gouvernance. L'objectif est d'élaborer un cadre conceptuel de nature systémique.