Le sorgho de saison sèche au Cameroun
Résumé
Le bassin du lac Tchad et la région camerounaise de l'Extrême-Nord où s'inscrit le Diamaré disposent de terres particulières que l'on peut cultiver en saison sèche sans avoir besoin d'irriguer. Ces sols, que les spécialistes appellent vertisols ou sols à argiles gonflantes, portent en fulfulde le nom de " karal ". Ils ont la particularité de pouvoir retenir une importante quantité d'eau qu'ils absorbent lors de la saison des pluies, et de la restituer à la végétation durant la contre-saison. La céréale qu'on cultive sur ces sols argileux est le mouskouari, sorgho repiqué ou sorgho de contre-saison. Le mouskouari joue un rôle important pour la sécurité alimentaire de la région puisqu'il permet d'obtenir une deuxième récolte de grain dans l'année. Les pratiques et techniques locales sont parfaitement adaptées à cette culture qui permet de valoriser des sols peu propices à l'agriculture pluviale. L'expérience conjuguée des paysans et des services de l'Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) ont permis de mettre au point tout un éventail de variétés de sorgho, bien adaptées à la variété des sols et aussi aux goûts des consommateurs, sans qu'il y ait eu besoin de recourir à la moindre manipulation génétique.