Vingt-cinq ans d'exercice de la médecine vus par des généralistes d'Ille-et-Vilaine
Résumé
A look at 25 years of practice by GPs in Brittany: disappointment or satisfaction? Background. The reluctance of medical students to choose general practice poses the problem of the image that general practitioners have and give of their profession. This study aims to provide some answers on this. Objective. To understand how GPs see their careers after at least 20 years of practice. Method. Qualitative survey conducted among 18 physicians in Ille-et-Vilaine in office for 25 years on average. Results. The GPs interviewed felt a gap between the ideals that led them to choose general practice (gift of self, humanity, etc.), and the disappointment compared to the actual conditions of their profession they have had (competitive market, dialogue with patients). Presently, they denounce the weight of administrative tasks. They understand the reluctance of students. Aware of their responsibilities in the evolution of their work (attitude to consumerism), they believe that the negative picture of the profession is primarily due to ignorance that students have (role of training). Conclusion. Against the general feeling of crisis, we can oppose a positive overall satisfaction that should be further emphasized.
Contexte. Les réticences des étudiants en médecine à choisir la médecine générale posent le problème de l'image que les généralistes en exercice ont et donnent de leur profession. Cette étude visait à apporter quelques éléments de réponse à ce sujet. Objectif. Appréhender la façon dont les médecins généralistes voient leur parcours professionnel après une vingtaine d'années de pratique. Méthode. Enquête qualitative par entretien effectuée auprès de 18 médecins d'Ille-et-Vilaine en exercice depuis vingt-cinq ans en moyenne. Résultats. Les généralistes interviewés ressentaient un écart entre les idéaux qui les ont conduits initialement à choisir la médecine générale (don de soi, humanité, etc.), et des désillusions sur les conditions réelles d'exercice du métier (marché concurrentiel, évolution du colloque singulier, etc.). Ils ont dénoncé le poids des tâches annexes et comprenaient les réticences des étudiants. Conscients de leurs responsabilités dans l'évolution de leur métier (attitude face au consumérisme), ils estimaient que l'image négative de la profession était d'abord liée à la méconnaissance qu'en ont les étudiants (rôle de la formation). Conclusion. Au ressenti général de crise, on peut opposer une satisfaction globale positive qui mériterait d'être davantage mise en avant.