Le recours aux affects ou une première réponse à la précarité du monde : 11-Septembre, canicule et tsunami
Résumé
La médiatisation de l'actualité est traversée par une tendance globale de proximité et de sollicitation des affects. Cette publicisation des émotions interroge de manière spécifique les fondements démocratiques de notre société, organisée autour d'une interaction entre médias et politique. Trois événements différents mais dont la mise en scène a fortement mobilisé les affects, vont servir d'objet à notre réflexion : le 11 septembre 2001, la canicule d'août 2003 et le tsunami de décembre 2004-janvier 2005. A partir d'une analyse des registres sémantiques et de la structure pragmatique (mise en page, titraille, photographies) d'articles parus dans la presse régionale et nationale, nous allons postuler la constitution d'un univers de pathémisation. Le recours aux affects fait appréhender les problèmes sociaux à travers une grille de lecture subjective qui biaise une approche rationnelle des événements. Dans cette perspective, les usages médiatiques rencontrent les usages sociaux de l'émotion de construction des identités sociales et de régulation d'une instabilité. Le recours aux affects permet de réaffirmer une norme sociale sous la forme d'une morale à maintenir : solidarité avec les victimes du 11 septembre 2001 ou du tsunami. Il permet également de mettre en scène la fragilité du système de représentations du réel : par exemple, la dénonciation de l'inefficacité de l'Etat dans la protection de ces citoyens (critiques du gouvernement Raffarin pendant la canicule ou des services secrets américains après le 11-Septembre).
Domaines
Science politique
Origine :
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