La construction de réseaux dans les secteurs émergents : entre lobbying et coalition de cause - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2011

La construction de réseaux dans les secteurs émergents : entre lobbying et coalition de cause

Résumé

Ce texte concerne la mise en réseau de structures des "musiques actuelles" (Rock, musiques électroniques, rap, etc.), selon la terminologie employée en France depuis une quinzaine d'années. Un réseau français s'est créé il y a 15 ans (la Fédurok) qui a joué un rôle de groupe d'intérêt mais aussi de forum et de lieu de formation. Il a noué des contacts avec d'autres réseaux nationaux (fédération des Scènes de Jazz, Fédération des Arts de la Rue, etc.) en fonction des problèmes qu'il souhaitait aborder. Dans le cadre de cette stratégie il a participé à la constitution d'un autre réseau appelé UFISC qui a débuté comme un groupe d'intérêt ou lobby chargé de plaider pour des dispositions fiscales adaptées. Il s'est progressivement transformé en une coalition de cause (Advocacy Coalition) défendant une conception alternative de l'économie des arts et de la culture (fondée sur l'économie sociale et solidaire). La Fédurok et l'Ufisc ont ensuite suscité la création d'un syndicat (Syndicat des Musiques Actuelles) et mis sur pied une méthode d'observation de la situation des structures composant ces réseaux, méthode appelée Observation Participative et Partagée. Celle-ci vise à une production de données permettant de mieux se connaître la situation de ces secteurs de la vie culturelle, mais aussi d'argumenter de façon plus rationnelle et politiquement plus efficiente face aux pouvoirs publics. Cette méthode a récemment débouché sur la création d'un nouvel outil informatique permettant de collecter des données à partir des documents de chaque organisme membre. La production de données agrégées et de statistiques globales peut donc se faire en temps réel. Ces réseaux français développent maintenant des relations avec des réseaux étrangers (Espagne, Belgique, notamment). Ils s'appuient de plus en plus sur les réflexions et déclarations internationales relatives à la diversité culturelle (Unesco, Conseil de l'Europe, Union Européenne), ainsi que sur celles relatives aux droits culturels (Groupe de Fribourg). Outre la présentation de ces réseaux, de leurs organisations et objectifs, du soutien que leur apportent les pouvoirs publics et des usages qu'ils font des nouvelles technologies, cet article souligne le contraste entre la faiblesse des structures membres (comparativement aux " grosses " institutions culturelles) et l'ampleur des tâches auxquelles ils s'attellent (observation, évaluation, formation), mais aussi les faibles performances qui sont les leurs quant à l'orientation des politiques publiques de la culture. Pour l'instant, leur principale influence consiste à nourrir un débat d'idée sans parvenir à influer de façon sensible l'action des pouvoirs publics sur laquelle d'autres intérêts pèsent de façon plus déterminante.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00610102 , version 1 (21-07-2011)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00610102 , version 1

Citer

Philippe Teillet. La construction de réseaux dans les secteurs émergents : entre lobbying et coalition de cause. Biserka Cvjeticanin. NETWORKS - The Evolving Aspects of Culture in the 21st Century, CultureLink/IMO, pp.57-66, 2011, Joint Publications Series n°15. ⟨halshs-00610102⟩
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