, Exécute-t-on ce qu'on veut, quand on ne voudrait pas si l'on n'était forcé. Ne confondons pas le vouloir forcé contre son désir, avec le vouloir conforme au désir qui est le vrai. Disons plus exactement le pouvoir d'agir d'après le vouloir sans contrainte, ni morale sur la volonté, ni physique sur l'action. Ainsi ajoutez aux conditions : la spontanéité de la volonté, Nos désirs seront nécessairement effectués par des causes nécessaires. Eh bien, cela ne fait rien à notre liberté. [add. marg : Pas exact

, Tous leurs raisonnements ne sont bons qu'à prouver qu'il n'y a rien d'arbitraire, et je suis fort de cet avis 44 . Mais répétons en termes différents, la liberté consiste à exécuter ce qu'on veut, et non à vouloir ce qu'on ne veut pas. Quand on peut choisir entre plusieurs actes

C. , Tous ces mobiles n'atteignent pas la liberté. [add. marg. : La liberté n'est ni un être réel qui viendrait se joindre à l'action pour la rendre libre, ni un mode d'agir. C'est un ensemble de conditions au milieu desquelles s'opère l'acte. Elle est dans les accessoires de l'acte. La condition principale est le non-empêchement direct ou indirect de la part de nos semblables, mais elle suppose toujours le pouvoir d'agir. Elle suppose une condition antérieure dans la volonté : la spontanéité du vouloir. Car on peut vous contraindre à vouloir contre votre désir par la crainte d'un plus grand mal. Or, si une volonté spontanée est une condition essentielle, je dois corriger ce que j'ai dit ci-dessus à l'occasion d'un génie qui serait maître de nos volontés, sur la volonté que travaillent les affections, les appétits, les passions et les motifs cérébraux d'inconvénients probables, de peines certaines, de furies à obtenir

, Chacun sculpte cette notion à sa manière, elle est toujours relativement à chacun ce qu'il peut croire de mieux. ( Archives Nationales, AP, vol.284

, Là encore Sieyès retrouve Condillac lorsque ce philosophe précise qu'il n'est pas possible d'observer les premières causes de la sensibilité et de la mémoire, mais que « Je connais qu'il y a en nous un mouvement, et je ne puis comprendre par quelle force il est produit. Je connais que ce mouvement est capable de différentes déterminations, et je ne puis découvrir le mécanisme qui les règle. Je n'ai donc que l'avantage d'avoir dégagé de toute hypothèse arbitraire ce peu de connaissance que nous avons sur une matière des plus obscures