Les formes tronquées en capverdien santiagais - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue roumaine de linguistique Année : 2010

Les formes tronquées en capverdien santiagais

Résumé

In Santiaguense Capeverdean Creole, there are seventeen recurrent words, belonging to several grammatical categories, which occur synchronically in two forms, a full one and a (so called) truncated one, the latter lacking the final, unstressed syllable of the former. This article is a first attempt at studying these truncated forms in Santiaguense. In section one, the truncated forms are compared and contrasted with other cases of word shortening or of optional alternation of lexical units sharing the same etymon. Section two deals with the use of the truncated forms with respect to both the grammatical category to which they belong and to the sociolinguistical profile of their users. The conclusion stresses the importance of the study of these forms for a more complete understanding of the evolutionary trends and potentialities of Santiaguense Portuguese Creole.
En capverdien santiagais , au moins dix-sept termes courants, appartenant à diverses catégories grammaticales (noms, verbes ou autres) présentent des formes tronquées (FT), lesquelles se caractérisent par la disparition pure et simple (troncation) de la dernière syllabe atone du mot et coexistent dans la langue avec une forme pleine (FP), où cette syllabe est maintenue. Ces formes tronquées, dont l'inventaire est maximal dans les parlers les plus basilectaux (pratiqués par les personnes âgées dans les villages les plus isolés de l'île de Santiago), n'ont à ma connaissance jamais fait l'objet d'une étude spécifique. Elles méritent cependant qu'on y regarde d'un peu plus près. En effet : - la disparition pure et simple de la dernière syllabe (même atone) des mots n'est pas une tendance évolutive fréquente en capverdien santiagais et on peut même dire qu'elle contrevient au canon syllabique établi pour la langue, lequel révèle que le type /'CVCV/ (dissyllabe accentué sur la 1ère syllabe, donc avec une syllabe finale atone) prédomine de façon très nette dans la langue (Quint 2000 : 40) ; - la coexistence d'une forme pleine et d'une forme tronquée pour un même item laisse supposer qu'il existe des règles d'usage pour chacune des deux formes ; - le fait que tous les termes connaissant une alternance FP / FT aient une haute fréquence d'usage confère une importance particulière aux formes tronquées, malgré le faible nombre d'items concernés ; - enfin, le caractère spécifiquement basilectal de plusieurs de ces formes tronquées montre qu'il s'agit d'une tendance autochtone et possiblement déjà ancienne. Dans cette article, je compte faire un premier point sur les formes tronquées en capverdien santiagais moderne. Tout d'abord, je m'attacherai à montrer ce qui caractérise les formes tronquées santiagaises par rapport à d'autres cas également attestés dans la langue contemporaine de réduction du signifiant ou d'alternance optionnelle de lexèmes de même étymon. Puis, dans une seconde partie, j'examinerai le fonctionnement des paires FP / FT en fonction de deux critères essentiels, à savoir la catégorie grammaticale et le type d'usage social observé pour chacune desdites paires. Enfin, j'insisterai sur le fait que les formes tronquées, malgré leur faible nombre, présentent un intérêt tout particulier dans l'appréhension des tendances et virtualités évolutives du créole santiagais.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00584039 , version 1 (07-04-2011)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00584039 , version 1

Citer

Nicolas Quint. Les formes tronquées en capverdien santiagais. Revue roumaine de linguistique, 2010, LIV (Nº3-4), pp.253-277. ⟨halshs-00584039⟩
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