La sculpture du Val de Loire au XVe siècle : une école introuvable ? - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue 303 : arts, recherches et créations Année : 2003

La sculpture du Val de Loire au XVe siècle : une école introuvable ?

Résumé

Entre 1420 et 1530 approximativement la Loire joua un rôle essentiel pour la diffusion des formes et des modèles artistiques comme pour la circulation des artistes. Devenue cette " voie royale de l'art français " depuis la mort de Jean de Berry, le traité de Troyes, la double monarchie et l'abandon temporaire de Paris, elle perdit en parti ce statut avec le retour de captivité de François Ier, le règlement définitif de la question bretonne et bourbonnaise et le recentrage artistique autour de la région parisienne avec le chantier de Fontainebleau. Sur plus d'un siècle, le parcours des artistes et de leurs œuvres furent largement conditionné par cet axe, selon des mouvements pendulaires est-ouest puis ouest-est que certains vestiges et certaines sources permettent encore d'appréhender. L'article tentera donc d'établir le fil de ces parcours artistiques sur les différents chantiers ligériens du XVe siècle. C'est en premier lieu Le Mans, Tours puis Nantes et Angers qui seront évoqués comme les témoignages les plus frappants de ces circulations. Il sera l'occasion de souligner les réalisations des architectes de la dynastie Dammartin et leurs liens avec les maîtres d'œuvres de Jean de Berry. Le rôle de ces chantiers comme lieu de formation et de travail de multiples artistes (notamment de sculpteurs) pourra être évoqué sous l'éclairage de différents parcours personnels significatifs, dont les sources portent encore la trace. Partant de Nantes et du mécénat des ducs bretons, c'est ensuite vers l'ambiance royale du val de Loire, la cour de Bourges et du Bourbonnais qu'il sera possible de se tourner. A ce titre, on tentera de proposer de reconstituer l'itinéraire de Philippe Colombe à travers le groupe sculpté de la collégiale d'Huriel et les groupes du portail central de Nantes mais surtout de son illustre fils Michel. Certains indices permettent en effet de mettre en évidence des liens étroits entre certaines sculptures nantaises et certains monuments sinon attribuable à la jeunesse du célèbre sculpteur, au moins témoignant de l'ambiance formelle de ses années de formation. Parmi les exemples convoqués se trouveront le tombeau de la Celles, la charité de Saint-Martin d'Huriel, le priant de Bourbon, un ange du musée du Berry ainsi que leurs liens stylistiques avec les voussures des portails de Saint-Pierre de Nantes. Venant à l'appui de cette démonstration du rôle structurant du val de Loire dans la diffusion des formes artistiques au XVe siècle, le cas de la dynastie Rodier (présente à travers ses différents représentants à Tours puis à Nantes puis enfin Bourbon l'Archambault, Moulins et Lyon) permettra d'appréhender le tropisme exercé par les zones orientales du royaume, sur le cours de la Loire, après les difficultés politiques bretonnes. Il permettra en outre de clore chronologiquement ces quelques exemples puisqu'avec les années 1520/1530, la création artistiques se recentre autour de la personne et de la cour royale, conduisant à une situation moins propice au nomadisme des personnels artistiques.
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Citer

Jean-Marie Guillouet. La sculpture du Val de Loire au XVe siècle : une école introuvable ?. 303 : arts, recherches et créations, 2003, 75, pp.250-259. ⟨halshs-00564926⟩
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