O. C. Cité-dans, En fait, les éditeurs font remarquer que l'écrivain grec avait seulement dit que la mélodie du langage parlé « est mesurée par un seul intervalle qui vaut à très peu près ce qu'on nomme une quinte, pp.391-1556

. De-doute, Parry et Lord l'ont imaginée semblable à celle des bardes serbo-croates ; Rousseau l'a imaginée d'après une musique qu'il portait en lui, celle-là même que ses lecteurs croient entendre aujourd'hui dans sa prose ; et nous venons de voir que Wood lui a également prêté une langue chantante. Par ailleurs, tous se sont accordés à lui imaginer des semblables. Pour Parry et Lord, c'est bien simple : ces semblables, ils les avaient vus et entendus ; pour Wood, le semblable s'appelle Ossian ; Rousseau est moins affirmatif, encore qu'il note en passant que les gondoliers de Venise chantent les poèmes du Tasse comme les rhapsodes ioniens ont dû chanter ceux d'Homère. Et tous les quatre, au contraire des modernes de la Querelle, mettent leur Homère plus haut que tous ses successeurs. La préférence pour le primitif dont Gombrichs a cru percevoir la sourde récurrence dans toute l'histoire de l'art occidental s'exprime ici sous la forme d'une préférence pour l'oralité qui a d'ailleurs perduré jusqu'à nos jours, Marcel Jousse l'a exprimée dans L'anthropologie du geste avec l'homilétique solennité qui lui est habituelle : « Écrire, surtout dans notre milieu ethnique de Style écrit, c'est accoucher et coucher simultanément la mort sur ce linceul mortuaire qu'est la feuille de papier 80

F. Dupont and E. , Vue du banquet homérique, notre pratique de la littérature est une culture de conserve qui cherche à donner l'illusion du frais 81 . » Quant à Paul Zumthor, il n'a cessé de gémir de livre en livre sur la disparition des cultures de la voix. Et j'ai déjà parlé plus haut de la Leçon d'écriture : le monde qu'on y voit périr n'a-t-il pas ce que Lévi-Strauss lui-même a appelé ailleurs la « grandeur indéfinissable des commencements 82, Homère est l'une des figures de ces commencements. Il est aussi celui avec qui périt un monde dont nous portons le deuil. Il est le premier et le dernier

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