Comprendre les transformations des villes « post-fordistes » : l'apport de la thèse du capitalisme cognitif - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2010

Comprendre les transformations des villes « post-fordistes » : l'apport de la thèse du capitalisme cognitif

Raphaël Besson
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 925434

Résumé

Chaque phase du capitalisme , par son mode d'accumulation, de production et de travail, a donné naissance à différents modèles de villes. Dans le système capitaliste mercantiliste, la ville est essentiellement pensée comme le lieu du marché et de l'échange (Pecqueur, 2004). La croissance économique des villes s'explique alors par l'attractivité de leurs marchés, qui permet non seulement de minimiser les coûts de transport des biens échangés, mais aussi de réduire l'incertitude des transactions (Cantillon, 1975 ; Thünen, 1826). Quelques traits fortement stylisés caractérisent les villes du capitalisme mercantiliste : une forme aux contours nets, une forte densité, un centre urbain attractif permettant d'échanger les denrées agricoles, produits artisanaux ou services, ainsi qu'une distinction nette entre la ville et la campagne (Chalas, 2000). Avec l'avènement de la production et de la consommation de masse incarnée par le Fordisme, les villes doivent pour rester compétitives, fournir aux entreprises un certain nombre d'avantages, «d'externalités positives » comme des infrastructures de transport, des terrains, une main d'œuvre abordable et hautement productive, et le cas échéant, des disponibilités en ressources naturelles. Selon Françoise Choay, les villes connaissent alors quatre transformations majeures : la rationalisation des voies de communication, la spécialisation des secteurs urbains, la création de « nouveaux organes urbains » (grands magasins, grands hôtels, grands cafés) et la «suburbanisation », en lien avec la poussée démographique des villes (Choay, 1965). D'une forme urbaine organisée autour d'un puissant centre multifonctionnel, émerge un modèle urbain éclaté et caractérisé par une rigide spécialisation de l'espace. Les mutations récentes du capitalisme, où la « connaissance » tend à remplacer les ressources naturelles et le travail physique comme outils de croissance économique , transforment en profondeur la ville industrielle. Dans ce contexte, de nombreux travaux en sciences urbaines et économiques analysent l'adaptation des villes aux transformations du capitalisme . Pourtant, il semble que la définition de la ville post-fordiste reste à préciser , dans le cadre d'un nouveau modèle territorial de l'innovation (MTI) , à même de proposer un cadre théorique renouvelé des mutations urbaines. L'idée que nous souhaitons ici développer, est que la thèse du capitalisme cognitif constitue un cadre théorique pertinent pour analyser les mutations du capitalisme urbain. Le capitalisme cognitif défini comme « une société de la connaissance régie par une organisation de type capitaliste » (Colletis, 2008), fournit un cadre d'analyse critique des MTI (I), ainsi qu'un cadre interprétatif pertinent des transformations urbaines contemporaines (II). Pour illustrer nos propos, nous ne nous appuyons pas sur des monographies précises de telle ou telle ville ou projet en particulier. Nous procédons davantage à un premier repérage général de « tendances lourdes », telles qu'elles nous sont apparues lors de la conduite d'études au sein de l'agence INterland , ainsi qu'à travers la lecture critique d'écrits théoriques et d'études de cas aujourd'hui disponibles .

Mots clés

index.html (114.91 Ko) Télécharger le fichier

Dates et versions

halshs-00520186 , version 1 (22-09-2010)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00520186 , version 1

Citer

Raphaël Besson. Comprendre les transformations des villes « post-fordistes » : l'apport de la thèse du capitalisme cognitif. 2010. ⟨halshs-00520186⟩
730 Consultations
213 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More