Florence (1494-1530) : une république de guerre
Résumé
Le questionnement qui est au cœur de ce chapitre consiste à voir dans quelle mesure se construit dans l'expérience florentine une terrible aporie : celle de « l’homme d’état républicain » , à savoir celle d’un individu susceptible d’incarner à la fois la défense éthique des valeurs de liberté et d’égalité mais aussi la défense politique et militaire de l’État. Cette aporie trouve sa source dans l’instabilité et la polysémie du terme stato , de « l’état » qui n’est pas encore l’État, suivant une mobilité sémantique que toute la critique relève mais dans laquelle on ne voit trop souvent qu'une sorte d’incomplétude par rapport à la saison hobbesienne qui va suivre. De la sorte, ce croisement des réflexion sur l’État et la République comme questions ouvertes, contemporaines, indissociables (et non circonscrites, successives ou hétérogènes) pourrait contribuer à poser de façon différente la question qui sera au cœur des pensées et des histoires républicaines à partir du XVIIIe siècle : la république peut-elle garantir une jonction inédite de la légitimité politico-éthique avec l’efficacité gouvernementale et la définition institutionnelle d’une forme de souveraineté collective ?
Domaines
Histoire
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)