Vouloir et avoir un enfant en France : valorisation de la filiation biologique
Résumé
Il existe en France une pression sociale à devenir parent qui est assez forte et qui s'exerce à tous les niveaux : de l'impatience à avoir un enfant à l'engagement dans un parcours long d'assistance à la procréation en cas de réelle infertilité dans le couple. Le sentiment d'infertilité a fortement augmenté au cours des dernières décennies et est largement diffusé au sein de la société. Cette pression à avoir un enfant est doublée d'une pression à concevoir un enfant biologique, exacerbée par les progrès des techniques médicales d'aide à la procréation. Le recours à l'aide médicale à la procréation n'est pas négligeable : 5% des naissances sont consécutives à un traitement médical. Nous avons réalisé une recherche sociodémographique sur l'infertilité ressentie et la pression sociale à concevoir en France, basée sur les données issues d'enquêtes nationales quantitatives et d'un corpus de données qualitatives que nous avons nous-mêmes recueillies (Mazuy, Rozée, 2008). Nous présentons ici les résultats de cette étude qui montrent que les couples infertiles ont tendance à privilégier une filiation biologique: ils s'engagent massivement vers une solution médicale et peu au final choisissent d'adopter.