Un fermier au tripot : Anne-Pierre-Jacques de Vismes du Valgay et l'Académie royale de musique (1778-1780)

Solveig Serre (1, 2)

1 IRPMF - Institut de recherche sur le patrimoine musical en France
2 Histoire, mémoire et patrimoine

Entre 1778 et 1780, l'Académie royale de musique est dirigée par Anne-Pierre-Jacques de Vismes du Valgay, jeune entrepreneur qui n'appartient ni au milieu artistique ni au milieu intellectuel, mais au monde des manieurs d'argent et des grands financiers. Tout à la fois manifestation de la faveur dont Vismes jouit auprès de la reine Marie-Antoinette, tentative du pouvoir royal de se débarrasser d'un dossier encombrant et volonté d'assainissement des finances de l'établissement, le cadeau est empoisonné. Si l'épisode s'achève vite et mal, il est particulièrement intéressant pour l'histoire de l'Opéra de Paris sous l'Ancien Régime. Du point de vue administratif tout d'abord, il révèle l'impossibilité de confier un grand établissement culturel à un particulier et la nécessité pour l'Etat de s'impliquer dans sa gestion. Du point de vue artistique, il permet à la révolution artistique initiée par Gluck de trouver son plein aboutissement. En ce sens, et pour la première fois de son histoire, l'Académie royale de musique peut se prévaloir d'avoir eu à sa tête un véritable directeur, qui est parvenu en dépit de nombreux obstacles structurels à mettre en œuvre une politique entrepreneuriale et artistique d'envergure.

Mots clés: Histoire institutionnelle; Musique baroque; Histoire de l'époque moderne; Histoire politique; Archivistique; Académie royale de musique (Opéra de Paris); Histoire culturelle française et européenne; Base de données; Chronopera

Domaines: Musique, musicologie et arts de la scène

Solveig Serre. Un fermier au tripot : Anne-Pierre-Jacques de Vismes du Valgay et l'Académie royale de musique (1778-1780). Revue de musicologie, 2010, 96 (2010/1), pp.73-89. ⟨halshs-00488032v2⟩