, Beaucoup de ces collègues n'hésitent pas par contre à écrire pour le petit écran (avec plus ou moins de succès d'ailleurs) tels que José María Pemán, Antonio Gala ou García Pavón, ou à participer à l'élaboration de programmes pour la Seconde Chaîne, par exemple, comme cela fut le cas des essayistes, Julio Caro Baroja et Jesús Fernández Santos, En Espagne et en dehors des auteurs déjà cités, seul Manuel Vázquez Montalbán publie alors des études sur ce sujet

B. and J. De, Dans ces conditions, la créativité ne pouvait faire qu'une place de plus en plus large à la médiocrité. Si, jusqu'au début des années soixante, la télévision espagnole diffuse encore 23 programmes cinématographiques (essentiellement des films), 14 émissions d'information et de culture, 7 jeux concours et 4 "dramáticos" (presque autant que de rendez-vous sportifs) par semaine, à partir de cette date, les programmes les plus artistiques cèdent inexorablement leur temps d'antenne aux téléfims et séries étasuniennes. Il s'en suit un bouleversement total du goût du public qui désormais se passionne pour les héros de Bonanza (dix ans sur les écrans) quand jusque-là, il plébiscitait les pièces proposés par Gran Teatro ou Fila cero, désormais renvoyés en fin de soirée sur la Seconde Chaîne. En 1972, les émissions à caractère culturel et les "dramáticos" n'occupent plus qu'un dixième du temps d'antenne total. Mais pour lors, plus personne ne songe à présenter la télévision comme un Art. Pendant une dizaine d'années, le plus grand média de tous les temps fut considéré dans l'Espagne franquiste comme un nouvel Art. Sans être propre à ce pays, cette conception revêtit dans la péninsule une dimension politique qu'elle n'eut pas ailleurs et qui contribua tant à son rayonnement qu'à sa désuétude, une fois la nécessité passée. Mais, contrairement aux apparences, sur la durée, la télévision intéressa moins l'appareil d'Etat que les milieux oligarchiques pour qui le petit écran était destiné à devenir un juteux marché, Une offre télévisuelle de moins en moins artistique L'évolution de l'offre télévisuelle permet de comprendre et de justifier le mépris que les milieux intellectuels vouent au nouveau média. Globalement, la qualité des programmes diffusés baisse au fur et à mesure qu'augmente le temps d'antenne. Les moyens financiers alloués par l'État (principal bailleur de TVE au cours de cette période) ne suffisent nullement à faire face aux nouveaux besoins engendrés par cette progression, 1963.

. Paru-en, La seconde étant El libro gris de la Televisión Española, p.99, 1963.

. Tele-radio, Proportion calculées à partir des chiffres proposés dans l'article "1966, pp.1956-1976, 1976.