Une philosophie de la grammaire d'après Kant: la Sprachlehre d'A. F. Bernhardi

Denis Thouard (1)

1 CMB - Centre Marc Bloch

La critique kantienne s'est donné pour tâche de ruiner les fondements ontologiques de l'ancienne métaphysique - que présupposaient, sous leur forme dogmatique-rationaliste ou sceptique-empiriste, les "grammaires générales" des XVII° et XVIII° siècles, prétendant exhiber les lois universelles du langage, nonobstant la diversité des langues. La prise en compte de cette critique peut avoir deux effets sur les grammairiens : ils renoncent à établir une théorie universelle du langage, ou ils s'efforcent de le faire sur des fondements kantiens, en direction d'une grammaire transcendantale des catégories. C'est ce dernier parti que tentera de réaliser le grammairien et pédagogue romantique A. F. Bernhardi (1769-1820) dans sa Sprachlehre (1801-1803), à la suite de l'incitation de l'essai de son ami Fichte (1795), et dans la logique d'une remarque des Prolégomènes. Cette tentative signale la crise d'un genre, et concentre autour d'elle les principaux problèmes de la philosophie du langage à ce moment charnière

Mots clés: Grammaire; Philosophie; Fichte; Bernhardi; Kant

Domaines: Philosophie

Denis Thouard. Une philosophie de la grammaire d'après Kant: la Sprachlehre d'A. F. Bernhardi. Archives de Philosophie, 1992, 55 (3), pp.409-435. ⟨halshs-00448074⟩