Josef Simon, Signe et interprétation,
Résumé
L'oeuvre philosophique de Josef Simon présente, à partir d'une intense méditation sur le langage, une reformulation originale des grandes questions philosophiques. Le point de départ de cette pensée est la prise au sérieux du rôle des signes dans la construction de notre monde : si non seulement nos pensées passent par des signes et ne sauraient se constituer sans eux, mais aussi les grandes catégories qui structurent notre monde, comme l'espace ou le temps, quelles en sont les conséquences? Assumer le caractère premier de la médiation des signes, et donc refuser d'emblée le dualisme du signifiant et du signifié, du sens et de l'interprétation conduit Josef Simon à la formulation d'une philosophie rigoureusement non-métaphysique, un strict pragmatisme, sceptique ou tragique si l'on veut, qui pense l'apparition des choses depuis les processus des signes. On peut comprendre aussi sa tentative comme l'essai de reformuler le criticisme kantien en tenant compte des implications de la médiation langagière. Mais c'est aussi une façon d'assumer jusqu'au bout le "tournant linguistique" dans lequel se reconnaît une grande partie de la philosophie contemporaine, c'est-à-dire jusqu'à reconquérir les questionnements classiques de la philosophie, repensés dans une nouvelle perspective