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, Simonneau est largement relatée dans les séances de l'Assemblée Nationale. Moniteur, XI, vol.563, p.666

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, Nous commentons cette analyse kantienne de la Révolution française dans le chapitre IV de notre ouvrage La parole des sans, ENS Editions, vol.128, 1998.

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. Jacobins, Voir plus spécifiquement, Jacques Guilhaumou, « La formation d'un mot d'ordre : « Plaçons la terreur à l'ordre du jour » (13 juillet -5 septembre 1793), vol.5, pp.105-148, 1981.

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, Une députation des Jacobins conclut ensuite face aux députés : « C'est le peuple qui a fait la Révolution, c'est à vous qu'il appartient d'assurer l'exécution des promptes mesures qui doivent sauver la patrie ». Le Président, Billaud-Varenne, répond bien qu' « Il faut que la nation se lève », mais précise de suite que « C'est de la Convention que doivent partir les mouvements nationaux ». Barère reconnaît enfin, au nom du Comité de Salut Public, le mot d'ordre, « 'Plaçons la terreur à l'ordre du jour', ce grand mot que l'on doit à la Commune de Paris ». En fin de compte la Convention proclame que « la France était en révolution active » 110 . Ainsi la Révolution est toujours positionnée à l'horizon de la révolution permanente, mais dans un lien étroit au « mouvement national ». Il en ressort une lutte inégale entre « le mouvement national », impulsé par les Montagnards, et « le mouvement révolutionnaire » entretenu par les Cordeliers jusque dans des manifestations exemplaires de fédéralisme jacobin 111 . De fait, cette lutte se termine en ventôse-germinal an II par l'arrestation, puis l'exécution des dirigeants cordeliers, et surtout l'épuration des institutions sans-culottes, introduisant ainsi, selon Albert Soboul 112 , une rupture entre le gouvernement révolutionnaire et le mouvement populaire. Certes les Cordeliers avaient appelé à l'insurrection contre les Montagnards modérés de la Convention, mais ils entendaient par là « une insurrection morale », c'est-à-dire « une union plus intime avec les vrais montagnards de la convention, vol.113

. D'après-le-compte-rendu-du-moniteur,

, Sous la forme de « Congrès républicains

, Les sans-culottes parisiens en, l'an II. Mouvement populaire et gouvernement révolutionnaire (2 juin 1793 -9 thermidor an II), vol.1168, 1958.

, rendu des séances du club des Cordeliers des 14 et 17 ventôse an II dans la Feuille de Salut Public

, Voir l'exemple de la section Marat, d'obédience cordelière, dans Raymonde Monnier, L'espace public démocratique, op. cit, p.121

, Sieyès affirmait déjà en 1789 qu'il s'intéressait à ce qui doit être, et non à ce qui est, p.12, 1989.

, Archives Nationales, AD XVIII A8, p.13

, 271 p. réciproque », favorise « les mouvements d'enthousiasme » au sein de la démocratie 119, 1992.

M. L'activité-devient-«-l'âme-du-gouvernement-révolutionnaire-»-selon, représentant en mission dans plusieurs départements du sud-est 120 . De fait, les « missionnaires de la république » 121 issus de la Convention veulent « donner à la machine politique plus d'activité », « imprimer plus de célérité au mouvement révolutionnaire » à l'encontre de toutes sortes de pouvoirs intermédiaires qui peuvent l'entraver par « esprit de fédéralisme

. C'est, pourquoi ils s'appuient sur les instances les plus proches du peuple, les municipalités et surtout les comités de surveillance où la loi, au-delà son simple énoncé, se met en acte 122

D. Billaud-varenne and . Énonçant, la nécessité de « créer un caractère national qui identifie de plus en plus le peuple à sa constitution » à Maignet considérant que « tout dans la république prenait le caractère qui annonce la vigueur du corps politique », le projet national de l'an II peut déployer son activité dans l'établissement d' « institutions civiles » 123 . La première institution est l'instruction nationale. Elle inculque, selon Barère, « l'activité révolutionnaire » en tant que « première qualité civique » 124 . La seconde concerne l'établissement d'une « vraie bienfaisance » sur la base la « bienveillance réciproque », avec un accent particulier sur le droit à la subsistance 125 . Il s'agit ici, toujours selon Barère, mais dans son Rapport du 11 mai 1794, de « faire tourner la révolution au profit de ceux qui la soutiennent ». Enfin une troisième institution s'avère tout aussi décisive, l'instauration du français national. De Grégoire affirmant que « l'unité de l'idiome est partie intégrante de la révolution

. Ibid, , vol.116, p.156

, D'après son Instruction sur le gouvernement révolutionnaire du 19 pluviôse an II, et d'autres proclamations et arrêtés de sa main conservés aux Archives départementales des

M. Biard and M. De-la-république, Les représentants du peuple en mission, vol.624, pp.1793-1795, 2002.

R. J. Guilhaumou and K. Monnier, dans son Rapport sur les idiomes du 27 janvier 1794, un programme politique d'universalisation et d'uniformisation de la langue française s'impose jusqu'à nos jours 126 . En l'an II, l'activité révolutionnaire touche donc à son terme ultime en légitimant le projet politique basé sur l'idée moderne de nation 127 . Faut-il alors considérer que, s'impose ainsi « une culture de la généralité », sous la forme particulièrement prégnante du jacobinisme où, entre l'individu et le tout, le social peine à trouver sa place ? 128 A vrai dire, « l'épreuve sociologique, Comités de surveillance et pouvoir révolutionnaire, Rives n°18, pp.99-126, 1999.

, Au sein de la Convention, il rebondit autour de l'évaluation de « la révolution du 9 thermidor », et en conséquence interroge le fait de savoir à quel moment « la révolution sera achevée ». Par ailleurs, la tradition de la révolution permanente, en résistance à la pensée libérale dominante, se met en place dans ses premières formulations, tout particulièrement dans les écrits de Babeuf. C'est ainsi qu'il écrit dans le numéro du 6 vendémiaire an III du Journal de la liberté de presse : « Nous révolutionnons pour reconquérir au peuple sa liberté usurpée. J'écris, moi, pour cette révolution là ». Certes l'action révolutionnaire « permanente » connaît un coup d'arrêt mortel avec « la défaite des sans-culottes » 129 en matière d'insurrection pendant l'an III, Bien sûr le débat sur la révolution n'est pas clos avec l'an II, suite à la réaction thermidorienne et l'adoption d'une Déclaration des droits en 1795 révoquant le droit à l'insurrection

, seule « assemblée active » dans son essence même, rapporte et rédige « la loi de grande police » proposée et adoptée le 1 er Germinal an III : elle représente une forme moderne de la loi martiale qui avait été abolie le 23 juin 1793, à la demande de Billaud-Varenne. Ainsi sont qualifiés de crimes « toute révolte contre les autorités constituées », tout « rassemblement qui prend le caractère d'un attroupement séditieux », et surtout la moindre manifestation d'un « mouvement séditieux contre la représentation nationale, p.131

, Brigittte Schlieben-Langen Idéologie, révolution et uniformité de la langue, vol.276, 1996.

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B. Gainot, ?. Cths, and P. , , vol.542, p.452, 2001.

, Ce rapport est consigné dans les OEuvres de Sieyès

, Ainsi le 12 Germinal an III, une foule d'hommes, et surtout de femmes, envahit la Convention aux cris « Du pain, Du pain ! ». La Convention est de nouveau assiégée par la foule le 1 er Prairial : les hommes portent sur leur bonnet l'inscription « Du pain ou la mort », alors que les femmes réclament « Du pain et la Constitution de 1793 » 133 . Les femmes du peuple payent un lourd tribut à la répression consécutive à l'échec de cette insurrection. De plus elles doivent assumer au quotidien le poids de la répression de leur famille. Les observateurs de police notent alors qu' « elles deviennent muettes sur les événements politiques ». Ce n'est pas un hasard si la réflexivité associée originairement à l'acte révolutionnaire se maintient en bout de course au sein du mouvement des femmes, dernier garant de la révolution permanente lorsque les hommes y ont renoncé. L'action des femmes pendant la Révolution française, vol.132

, De cette profonde césure en l'an III dans le cours de l'action, nous pouvons enfin déduire que le débat autour de l'idée de Révolution pendant le Directoire prend un tour plus intellectuel. A ce titre, il peut terminer notre trajet par un propos conclusif moins développé

. Sous-le-directoire and C. Le, l'usage de révolution dans la narration des événements récents se généralise à travers les expressions, « la révolution », « la révolution française

. France, « le mot de révolution est sans majuscule : ce n'est pas encore tout à fait un nom propre » 134 . Cependant, de l' Essai sur les révolutions (1797) du jeune Chateaubriand au Précis historique de la Révolution française (1803) de Lacretelle le jeune et bien sûr au-delà, un mouvement de construction discursive du concept de Révolution française est nettement perceptible, qui plus est avec l'apport comparatif de « la révolution philosophique

, Dans la quatrième partie de son ouvrage Citoyennes tricoteuses

D. Käre and . Tonnesson, La défaite des Sans-culottes, op. cit

A. Rey, Révolution'. Histoire d'un mot, op. cit, p.194

, Dans ses lettres de jeunesse de 1788-1791, elle marque son adhésion à « la révolution de France », et s'intéresse donc tout particulièrement aux « commencements de la révolution » tout en faisant part dans ses « quelques réflexions que j'ai écrites sur cette révolution » de ses craintes face à une éventuelle contre-révolution. Du fait que « nous sommes plus en révolution que jamais », elle en déduit que « c'est un motif de plus pour se rallier à la constitution » en 1791. Mais, au premier abord, dans diverses lettres de 1793-1794, elle semble changer d'avis : « ce qui m'est odieux de la révolution française, c'est le chaos dans lequel elle jette tous les sentiments et toutes les idées ». Mais elle s'en défend : « Je ne pense point que j'aie changé d'opinion en ayant en horreur aujourd'hui la révolution de France ». De fait, elle dissocie son espoir initial d' « un heureux effet des premiers mouvements de la révolution » d'une révolution qui s'avère en 1794 « pour moi le plus grand des malheurs ». Ainsi, comme le note très justement Mona Ozouf 136

, En 1810, dans De l'Allemagne, elle thématise d'abord l'action en révolution à l'horizon de 1789 (« On a fait la révolution de France en 1789 »), avant même que se formule l'expression « révolution de 1789 ». Elle la dissocie de « l'époque la plus sanglante de la révolution », sans bien sûr la désigner sous l'expression généralement positive et beaucoup plus tardive de « révolution de 1793 ». Mais elle s'en tient essentiellement à la comparaison entre la « révolution de France » désignée comme « une des grandes époques de l'ordre social », « la grande Révolution historique » à « la révolution opérée par les idées » en Allemagne, révolution qui « s'est faite dans les esprits philosophiques », révolution intellectuelle et philosophique par excellence Dans ses Considérations sur les principaux événements de la Révolution française (1817), elle en vient enfin à considérer que l'« on peut juger diversement les événements de la Révolution française ». dans la mesure où « j'ai été conduite par le sujet même à retracer les principaux événements de la révolution française, « N'était-ce pas assez de la révolution » circonscrite dans ces premiers mouvements ? Germaine de Staël en conclut que « les français seuls du moins feront une révolution en France

, Nous nous appuyons ici sur ses oeuvres enregistrées dans la base Frantext

S. Madame-de, Elle y particularise, hors de la comparaison avec l'Allemagne, « une révolution qui se manifestait dans les esprits ». Certes elle le fait en positif en insistant par exemple sur le rôle majeur d'un penseur comme Sieyès qui, en proposant « de constituer purement et simplement l'assemblée nationale de France », suscita un décret qui « était la révolution elle-même ». Mais elle prend aussi en compte les manifestations du « fanatisme philosophique », en particulier au cours des « funestes événements qui ont dénaturé la révolution française ». Ainsi se précise « une époque de la Révolution » où « l'esprit public était dans le sens de la révolution » avant que « la révolution changea d'objet de sphère » sous la pression égalitaire de « la classe inférieure de la société ». C'est ainsi que « la révolution devait descendre toujours plus bas, Germaine ou l'inquiétude, dans Les mots des femmes. Essai sur la singularité française, 1995.

, Cette multiplicité d'expressions témoigne de la diversité des énoncés fondateurs de l'historiographie naissante de la Révolution française, tout en écartant, audelà des considérations plus consensuelles sur la révolution active de 1789, le processus même de révolution permanente dont nous avons mis en valeur le déploiement progressif d'un moment de la Révolution à l'autre, sans négliger pour autant le fait majeur de la révolution dans les esprits