, Ici le gouvernement, et non la puissance de l'opinion publique, fait de la volonté commune une volonté sociale en acte : « Dès que nous concevons le gouvernement comme chargé de pourvoir à ce que la machine sociale entière ne s'arrête point et marche bien, nous devons le regarder comme intermédiaire entre la législation et la jurisdiction /?/ Le gouvernement n'est donc plus que la commission intermédiaire de tous les pouvoirs, le ciment qui unit toutes les parties de l'édifice social. Il sera le dépositaire et le promulgateur de la loi, La mise en évidence de cette distinction est fondamentale pour comprendre en quoi l'opinion publique n'est pas ici « le ciment universel de l'édifice politique, vol.34

, Et Sieyès ajoute de suite : « Dans l'individu naturel, la volonté est en même temps le gouvernement. Elle sait, dirige, empêche, prévient, provoque, elle s'avertit elle-même des nouveaux actes à émettre, pour changer, ou forcer l'exécution? Il faut donc regarder le gouvernement comme l'homme de la volonté, p.35

, Il s'agit donc tout autant des assemblées primaires qui élisent les représentants

, La théorie sieyèsienne du gouvernement est exposée dans le manuscrit intitulé Délineamens politiques, publié dans Des Manuscrits de Sieyès, p.386

, point mobile de l'opinion d'assemblée, dans le passage d'un mécanisme en repos à une pensée en mouvement, l'action publique ne peut dépendre de la puissance d'opinion, mais relève du potentiel réflexif de la volonté, donc d' « une pensée combinatrice et régulatrice ». Si l'opinion publique participe bien, dans le moment fort de l'expression du pouvoir constituant, comme en 1789, de la mise en place d'une « machine qui aille », « la machine mise en mouvement

, Sieyès situe ainsi l'homme et le gouvernement de la volonté qui impulse l'action publique, de concert avec le législateur, dans « le centre commun » de la société politique