La surénonciation comme norme du genre. L'exemple de l'article de recherche et du dictionnaire en linguistique. - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Langages Année : 2004

La surénonciation comme norme du genre. L'exemple de l'article de recherche et du dictionnaire en linguistique.

Résumé

Superenunciation as a norm of the genre: the example of linguistic research articles and dictionaries. This article studies the posture of "superenunciator" in two genres that are both related to "enunciative effacement": French research articles and dictionaries in human sciences. According to our hypothesis, such a posture is required by these two genres, although it varies with their enunciative specificities. We first discuss how to analyse the plurality of enunciators and their relationships at the level of the text; this leads us to envisage a "polyphonic coherence" between the various viewpoints raised in a text. Then, by introducing the question of authorship in order to associate the enunciative responsibility with a textual one, we attempt to examine the role of discourse legitimization played by superenunciation. The analysis highlights some differences between the two genres: in dictionaries, the posture of superenunciator is related to the structural possibilities of the genre, and to a uniform enunciative authority. In the articles, it is directly construed by the plurality of enunciators, so that the author himself appears as a heterogeneous and divided figure.
L'article envisage la problématique de la surénonciation dans deux genres du discours théorique, le dictionnaire en Sciences Humaines et l'article de recherche. Le corpus d'étude est formé de quatre dictionnaires concernant la linguistique du discours, de l'énonciation ou la pragmatique, et d'une trentaine d'articles, axés sur les mêmes thèmes. Notre hypothèse de travail est que, si dans les genres étudiés, la surénonciation est une posture obligée, elle se manifeste sous des formes très diverses, d'un genre à l'autre, et qu'elle est liée à des logiques énonciatives différentes. Notre étude montre la nécessité de prendre en compte, en les articulant, deux niveaux différents d'analyse, celui de l'énoncé et celui du texte. Les instances de prise en charge énonciative obéissent, au moins pour le récepteur, à un principe de cohérence polyphonique (Fløttum, 2002), permettant leur regroupement et leur indexation – certes toujours provisoire - au locuteur, tout en maintenant leur hétérogénéité. D'où l'intérêt qu'il peut y avoir à relier la question de la prise en charge énonciative et celle, plus externe, d'auctorialité. La surénonciation peut dans ce cadre être analysée comme jouant un rôle argumentatif de légitimation. Des différences apparaissent, de ce point de vue, selon les genres. Dans les dictionnaires, le phénomène de la surénonciation apparaît dépendant des possibilités structurelles du genre mais aussi d'une gestion uniformisante de la polyphonie, qui masque l'hétérogénéité des référents théoriques et l'ambivalence du statut assertif des énoncés. Dans les articles de revue, il repose sur la pluralité des énonciateurs, le dialogisme servant à légitimer une instance auctoriale qui se présente comme décentrée, parfois clivée.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00418119 , version 1 (17-09-2009)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00418119 , version 1

Citer

Francis Grossmann, Fanny Rinck. La surénonciation comme norme du genre. L'exemple de l'article de recherche et du dictionnaire en linguistique.. Langages, 2004, 156, pp.34-50. ⟨halshs-00418119⟩

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