Que nous apprend la méthode du vote probabiliste appliquée à la pré-campagne de l'élection présidentielle ?
Résumé
Traditionnellement, pour mesurer les intentions de vote, les sondages pré-électoraux demandent à l'électeur interrogé de répondre comme s'il devait réellement voter « dimanche prochain ». La méthode des probabilités de vote repose sur une autre logique. Elle vise à saisir comment l'électeur se décide en évaluant ses préférences pour tous les candidats. Ses hésitations ne sont pas interprétées comme l'indice d'une atrophie de ses capacités de jugement. Au contraire, elles sont considérées comme inhérentes au processus de sélection des candidats dans une élection concurrentielle. Cet instrument permet d'évaluer le potentiel de mobilisation de chaque candidat, le chevauchement des préférences entre plusieurs candidats et leurs évolutions au cours de la campagne électorale. Cette méthode a été expérimentée par le programme Formation du Jugement Politique du laboratoire PACTE – IEP Grenoble en février et avril 2007. Cet article présente quelques résultats qui valident la méthode utilisée et apportent des informations inédites sur la dynamique de la formation des choix électoraux entre ces deux dates.