Les élites antiquaires et l'architecture de la Gaule romaine
Résumé
Les témoignages manuscrits ou publiés des érudits antiquaires français du XVIe siècle et de la première moitié du XVIIe siècle, ont éminemment contribués à faire connaître le patrimoine antique de leur pays. Concernant plus spécifiquement la connaissance de l'architecture antique à travers l'étude des vestiges archéologiques, la proximité et la familiarité du monde antique italien, ainsi que le carrefour culturel et artistique que représentait l'ancienne capitale de la Gaule, fit du milieu antiquaire lyonnais un pionnier en la matière. Guillaume du Choul, la figure la plus achevée de ce milieu, possédait pour son époque une exceptionnelle culture architecturale que les autres antiquaires ne maîtrisèrent qu'après les années 1550, suite à la publication des différentes éditions, traductions et commentaires du texte vitruvien. La présence de ruines insignes dans le Dauphiné, le Languedoc et en Provence favorisa également les recherches antiquaires dans ces régions, notamment celles de jean Poldo d'Albenas et de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc. Bien que moins nombreuses dans le reste de la Gaule, des antiquités d'envergure purent cependant être étudiées à Bordeaux, Saintes, Poitiers, Besançon,... par des personnalités de premier plan comme Vinet, Belleforest ou Chifflet ; à noter également, les contributions de certains médecins sur les vestiges des complexes thermaux. La qualité des travaux de ces passionnés d'architecture antique, leur perpétuelle soif de connaissance et de partage, leurs voyages sur les sites français et étrangers, fondent une véritable démarche scientifique et une « méthode » antiquaire dont Peiresc est assurément le plus digne représentant. Il faut reconnaître aussi que les premières pages de l'histoire de l'archéologie sont alors précocement écrites.
Loading...