Biaxialité saussurienne et biaxialité gestaltique : Arguments cliniques - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Tétralogiques Année : 2003

Biaxialité saussurienne et biaxialité gestaltique : Arguments cliniques

Résumé

Le modèle de l'anthropologie clinique propose de différencier les processus dits « culturels » propres à l'homme des processus dits « naturels », partagés avec l'animal non humain. Pour définir les premiers, il est d'usage d'utiliser, ainsi que les termes d'analyse ou d'abstraction, celui de structure, dans le sens précis d'un système tel que défini par Saussure, où les éléments se définissent mutuellement par opposition. Pour définir les seconds, on reprend le concept de Gestalt issu de la tradition psychologique allemande ; dans ce cas, il est usuel de dire que les éléments se définissent positivement, en co-présence, et non par exclusion réciproque.
Contrairement donc à une position « formaliste » ou « structuraliste » ébauchée chez Saussure lui-même, ce n'est donc pas la présence ou l'absence d'une organisation qui trace la frontière entre processus culturel et processus naturel. Le monde naturellement traité n'est pas amorphe, il est déjà « organisé », et la spécificité humaine résiderait dans le mode d'organisation ou de définition : structure vs configuration.

Dans ce contexte général, la biaxialité de la « faculté de langage » mise en valeur par Saussure sous les termes d'axes paradigmatique et syntagmatique, a semblé pouvoir faire partie de la spécificité des processus langagiers, et, donc, plus généralement et par extension analogique, culturels ; confrontée à l'étude des pathologies du langage, elle permet d'expliquer, en la rectifiant, l'opposition cliniquement reconnue et régulière entre aphasie de Broca et aphasie de Wernicke.

Nous nous proposons ici d'étendre la portée explicative du concept de biaxialité aux processus Gestaltiques. Nous voulons argumenter que l'existence de deux axes de « mise en forme », l'un qualitatif et l'autre quantitatif, ne commence pas avec la rationalité mais qu'elle se trouve déjà inscrite dans le fonctionnement des processus naturels.
Ce travail se situe dans le cadre d'une expérimentation clinique, plus précisément dans la perspective d'une élaboration nosographique hypothétique et systématique. Il s'agit de construire et d'opposer deux à deux des troubles selon qu'ils concernent la « qualité » ou la « quantité » de la configuration. Il ne s'agit pas de traiter de chaque tableau dans le détail et de rendre compte de la richesse symptomatique rencontrée, mais d'opposer un maximum de tableaux cliniques, sous le seul angle de l'axialité, et de suggérer, en toute rigueur et éventuelle-ment au prix d'une certaine réduction, ce qui les rend analogiquement comparables.

Dans une 1ère partie, nous présenterons une analyse nosographique des agnosies (visuelles) ; dans une 2e partie nous présentons des troubles, opposés également deux à deux, issus des autres modalités : apraxies du point de vue du geste ; « amnésies » et troubles autistiques du point de vue du sujet ; aboulies (troubles pulsionnels) du point de vue de la pulsion.
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halshs-00343498 , version 1 (10-04-2009)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00343498 , version 1

Citer

Clément de Guibert, Gilles Clerval, Hubert Guyard. Biaxialité saussurienne et biaxialité gestaltique : Arguments cliniques. Tétralogiques, 2003, 15, pp.225-252. ⟨halshs-00343498⟩
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