Être attentif aux moindres bruissements. Entretien avec Pascal Cribier
Résumé
Dans cet entretien, le paysagiste Pascal Cribier évoque d'abord l'importance du temps qu'il fait et du temps qui passe dans les jardins, formant des microclimats complexes où des différences subtiles de température ou d'hygrométrie conditionnent l'épanouissement et la vie des plantes. Le changement climatique actuel, dont de nombreux signes s'avèrent perceptibles dans le paysage pour l'observateur attentif, impose à la fois une réactivité saisonnière dans l'entretien – savoir prendre la bonne décision au bon moment –, et une diversification toujours plus poussée des espèces végétales dans la conception des plantations, afin que leur équilibre d'ensemble s'adapte aux anomalies météorologiques et aux aléas climatiques de plus en plus fréquents – comme les roasting days ou les brûlures solaires –, sans qu'une évolution univoque vers un réchauffement général puisse être prévue à l'avance, mais aussi à la multiplication des parasites et des maladies phytosanitaires. Ces principes sont illustrés concrètement par certaines réalisations du paysagiste, qu'il s'agisse de sites privés (un jardin sur la côte normande, le motu Tane à Bora Bora, Le Plaisir à Aramon, un chantier en cours à Antibes) ou de commandes publiques (le jardin des Tuileries à Paris et le jardin de la Visitation à Lyon).