La politique culturelle des villes
Résumé
Ce que nous apprend l'expérience des villes, lorsqu'on se penche sur la construction de leurs politiques culturelles, c'est qu'il leur a fallu en permanence chercher à définir, à côté de (ou en tension avec) les politiques artistiques qui sont au coeur de l'activité du ministère de la Culture, une forme de légitimité supplémentaire de leur intervention qui tienne compte des aspirations et revendications de groupes sociaux divers. Elles cherchent en effet à la fois à élargir la base sociale du public à partir d'une offre "conventionnelle" et à élargir les contenus de la notion de culture en tenant compte, cette fois, des demandes issues de personnalités et d'un réseau complexe d'acteurs locaux. Le premier cas vise ce que l'on entend classiquement par "démocratisation de la culture", le second ce que l'on nomme la "démocratie culturelle". Ces deux options sont bien entendu en tension dans la politique culturelle nationale, mais par son poids institutionnel, la première écrase généralement la seconde. C'est seulement dans les villes qu'elles ont trouvé leur point d'équilibre, qu'on pourrait appeler le "développement culturel". Mais les principes et la légitimité des politiques culturelles sont sans cesse remis en question par de nouvelles orientations qui cherchent à s'institutionnaliser.