La problématique inscription territoriale du dialogue social
Résumé
Appuyer l'action publique sur des formes variées de dialogue social constitue aujourd'hui l'une des recettes les plus communes de la "bonne gouvernance". Or dans le cas français au moins, force est de constater que les acteurs des relations sociales demeurent structurés sur un mode sectoriel et centralisé, alors que l'intervention du politique promeut toujours davantage les logiques territoriales, la transversalité et le décloisonnement des systèmes d'action. De nombreuses observations empiriques réalisées depuis une dizaine d'années montrent cependant une certaine tendance à la territorialisation du dialogue social. Mais ce mouvement est d'intensité variable selon les espaces de dialogue social considérés, comme l'est sa capacité à remettre en cause le caractère sectoriel des logiques d'action, des organisations et des régulations établies. Là où le dialogue social est le plus "autonome" et producteur de normes (dans l'espace de la négociation collective) les dynamiques sectorielles "résistent" encore très fortement aux logiques territoriales. A contrario, plus le dialogue social est partie intégrante de l'action publique (en fonctionnant comme cadre procédural de coopération davantage que comme source de production normative), plus il tend à s'inscrire dans des dynamiques territoriales émergentes. Dans cet espace institutionnel intermédiaire qu'est le paritarisme, cette inflexion vers le territoire prend surtout la forme d'une "simple" territorialisation de structures et d'appareils sectorisés et centralisés.
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