Les nouveaux protocoles d'action publique dans la gestion des risques naturels. Le territoire au carrefour des transgressions sectorielles
Résumé
La vulnérabilité aux risques naturels résulte souvent des incompatibilités sectorielles entre activités en interdépendance physique. La sécurité collective implique de réfléchir au mode de régulation de la coexistence territoriale des pratiques. La dénomination commune d'un territoire pertinent permet aux acteurs en interdépendance d'entrer dans une phase publique de conflit, de répartition des contraintes, de contrepartie, de négociation autour de l'appropriation du risque et des solutions acceptables. Après une implication omniprésente dans le contrôle des risques naturels, l'État, confronté à une exigence accrue de sécurité et à une déresponsabilisation des acteurs privés, tente de déléguer cette politique aux collectivités locales dans le cadre de la décentralisation. Cette responsabilisation collective à la mesure des acteurs concernés implique la revalorisation de relations communautaires contraires à l'individualisme dominant. Pour répondre à cette nouvelle exigence territoriale, la contractualisation entraîne une nouvelle sectorisation des problèmes : expertise, maîtrise d'oeuvre, services d'entretien, services de surveillance, secours, assurances.