Prendre par le sentier à travers le bois ou comment "à travers" (se) fraie un chemin
Résumé
L'objectif de cet article est de décrire le fonctionnement de la préposition "à travers" dans ses usages spatiaux en l'opposant à la préposition "par" dans le même type d'emploi. L'étude proposée repose sur un examen détaillé d'exemples attestés où, dans une même phrase, un complément de lieu en "par" est juxtaposé au complément de lieu en "à travers" (ex. Juliette prit par le petit chemin à travers le bois vs *Juliette prit à travers le petit chemin par le bois). Nous montrons que, dans ce type de construction, l'entité spatiale désignée par le SN introduit par "à travers" constitue un cadre de référence englobant l'entité désignée par le SN régi par "par" et que "par" privilégie les passages aménagés contrairement à "à travers" qui induit plutôt l'aménagement du passage dans une entité qui, a priori, n'est pas fonctionnellement destinée au passage. En contrastant les deux prépositions dans le contexte syntaxique retenu, nous arrivons à démontrer que les concepts différents sous-tendent leur sémantique.
Domaines
Linguistique
Origine : Accord explicite pour ce dépôt