L'impératrice Cixi
Résumé
Au XIXe siècle, l'impératrice Cixi défraya la chronique pendant plusieurs décennies. Elle fit et défit des empereurs, trembla certes devant les canonnières occidentales qui imposaient leur loi de fer à un Empire vacillant, sans succomber cependant. Au soir de sa vie, et alors qu'elle avait perdu tout pouvoir réel, Cixi séduisait encore le corps diplomatique international. On sait aussi qu'elle puisait sans scrupule dans les caisses d'un Etat au bord de la faillite et savait faire couper les têtes qui la gênaient ; l'Histoire le dirait. Quoi qu'il en soit, Cixi plia toujours les princes à sa volonté et mourut vénérée comme le « Vieux Bouddha » qu'elle rêvait d'incarner.
Autant d'images, vraies et fausses à la fois, qui, depuis cent ans, alimentent sa légende. Nos parents ou grands-parents, alors, la nommaient tantôt « Ts'eu-hi » à la française, tantôt « Tz'u-hsi » à l'anglaise. Elle représentait une sorte d'archétype, la seule figure féminine chinoise connue dans le monde entier, merveilleusement exotique et, comme telle, aussi fascinante qu'inquiétante.
Qu'on en juge : la majeure partie de sa vie s'écoule dans un harem, un lieu fermé et donc secret, suscitant une irrépressible curiosité, celle qui conduit la jeune épouse de Barbe-Bleue à ouvrir le placard ; qui dit gynécée, de plus, évoque forcément un homme seul, un potentat - l'empereur - au milieu de très belles dames que servent des eunuques manipulateurs, dans des palais de rêve ; l'argent y coule à flots alors qu'un pays se meurt. Tous les ingrédients sont ici réunis pour donner à cette histoire la tournure d'une intrigue d'opéra.
C'est pourquoi d'innombrables romans, des films, des séries TV et même des bandes dessinées continuent à mettre en scène son ambition démesurée, sa mainmise sur un Etat déliquescent, sa dureté, son manque de scrupules, en même temps que l'indéniable influence qu'elle exerça sur les hommes, tout en les maltraitant.
Les travaux récents des historiens, travaillant sur les archives des Qing et celles des différents pays engagés en Chine à l'époque, laissent cependant entrevoir un destin plus complexe. Si l'on prend soin, en effet, de se libérer des interprétations romanesques - gonflant le trait, ajoutant des crimes aux assassinats, et faussement « empathiques » - le simple et lent déroulé des faits essentiels jalonnant son existence, selon une sorte d'implacable loi bouddhique « des causes et des effets », rend au personnage une forme de profondeur et de cohérence intellectuelle : une réelle logique d'action, même si cette logique-là paraît plus d'une fois étrange pour qui vit ailleurs et dans un autre temps.
Autant d'images, vraies et fausses à la fois, qui, depuis cent ans, alimentent sa légende. Nos parents ou grands-parents, alors, la nommaient tantôt « Ts'eu-hi » à la française, tantôt « Tz'u-hsi » à l'anglaise. Elle représentait une sorte d'archétype, la seule figure féminine chinoise connue dans le monde entier, merveilleusement exotique et, comme telle, aussi fascinante qu'inquiétante.
Qu'on en juge : la majeure partie de sa vie s'écoule dans un harem, un lieu fermé et donc secret, suscitant une irrépressible curiosité, celle qui conduit la jeune épouse de Barbe-Bleue à ouvrir le placard ; qui dit gynécée, de plus, évoque forcément un homme seul, un potentat - l'empereur - au milieu de très belles dames que servent des eunuques manipulateurs, dans des palais de rêve ; l'argent y coule à flots alors qu'un pays se meurt. Tous les ingrédients sont ici réunis pour donner à cette histoire la tournure d'une intrigue d'opéra.
C'est pourquoi d'innombrables romans, des films, des séries TV et même des bandes dessinées continuent à mettre en scène son ambition démesurée, sa mainmise sur un Etat déliquescent, sa dureté, son manque de scrupules, en même temps que l'indéniable influence qu'elle exerça sur les hommes, tout en les maltraitant.
Les travaux récents des historiens, travaillant sur les archives des Qing et celles des différents pays engagés en Chine à l'époque, laissent cependant entrevoir un destin plus complexe. Si l'on prend soin, en effet, de se libérer des interprétations romanesques - gonflant le trait, ajoutant des crimes aux assassinats, et faussement « empathiques » - le simple et lent déroulé des faits essentiels jalonnant son existence, selon une sorte d'implacable loi bouddhique « des causes et des effets », rend au personnage une forme de profondeur et de cohérence intellectuelle : une réelle logique d'action, même si cette logique-là paraît plus d'une fois étrange pour qui vit ailleurs et dans un autre temps.
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