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Communication Dans Un Congrès Année : 2006

« Jopara : una vertiente sol y sombra del mestizaje »

Résumé

El articulo promone distinguir entre el proceso de convergencia lingüística (jopara es la palabra adecuada para designarlo), y los resultados: guarani jopara por un lado, castellano jopara por el otro. Indagando en la etimologia y los usos actuales de la palabra jopara, entendemos mejos las actitudes ambivalentes de los locutores hacia las mezclas lingüísticas. jopara se usa tanto para hablar de la mezcla de plantas, de un plato que combina porotos y maiz, como para hablar de hombres "mezclados" por las mujeres. Estas mezclas se valoran y desprecian al mismo tiempo.
Dans le cadre d'un colloque de linguistique tupi guarani, j'ai présenté mes travaux sur les entretiens que j'ai recueillis en guarani. J'ai analysé la manière dont les locuteurs perçoivent et définissent leur parler: un mélange “jopara” de guarani et d'espagnol, mais aussi la manière dont ils parlent effectivement pour ensuite réaliser une étymologie et une histoire du mot jopara.
Les habitants d'Isla Guasu et de Taturuguái considèrent le guaraniete (guaraní pur) comme éloigné dans l'espace et dans le temps (il est la langue des autres) par rapport au parler qu'ils utilisent tous les jours, lequel est désigné comme guaraní jopara ou entreverado. Ils perçoivent donc l'existence de deux entités distinctes, le guaraní et l'espagnol qui s'entrecroisent mutuellement en permanence. Des mots espagnols sont intégrés qui sont perçus comme guaraní (plata par exemple), mais un écart différentiel est sans cesse réétabli avec l'espagnol actuel (dinero est considéré comme espagnol). Par rapport à ces mélanges, leurs attitudes sont ambivalentes : d'une part, le guaraní pur leur semble inaccessible et non désirable (proche du pôle indien) : en ce sens le guaraní jopara est signe de leur ascendance espagnole prestigieuse. Mais d'autre part, c'est un signe de domination. Il faut souligner le caractère instable de ces attitudes et ne pas les figer. Elles dépendent des individus interrogés et des situations dans lesquelles ils se trouvent. Mais tous utilisent un référentiel qui a au moins trois termes : guaraní(ete), jopara, espagnol.
Quittant les classifications et les attitudes sociolinguistiques, j'analyse le langage des entretiens. Il n'est pas possible de dégager la logique d'ensemble du jopara. En revanche le regard porté sur quelques interférences bien précises montre sa fécondité et tout ce qu'il peut apporter à une théorie des modes de transferts : j'ai dégagé trois mécanismes, en ayant le souci de montrer leur ambivalence c'est-à-dire les deux faces de chacun d'eux : hispanisation et guaranisation ne sont que les deux facettes d'un même phénomène.
L'analyse étymologique du terme jopara lui-même nous permet d'accéder à une compréhension plus profonde du phénomène : jo se rendre mutuellement, para, bigarré, (idée de juxtaposition de couleurs). Mais l'analyse étymologique ne vaudrait rien sans la contextualisation actuelle de ce terme, employé tant pour désigner la manière de semer ensemble le maïs et les haricots rouges et le plat qui en résulte que des familles constituées de femmes qui « mélangent les hommes entre eux », en ayant alors des enfants de noms de famille diversifiés.
Historiquement, les termes jopara et para sont présents dans les dictionnaires du XVIe siècle. Leurs usages étaient pour le moins riches et variés. para renvoie surtout au champ visuel, à la couleur, sens que l'on retrouve aujourd'hui. Ensuite, para se réfère souvent à la juxtaposition de couleurs ou de choses contrastées : des hommes/ des femmes ; des joies/ des peines (hory/asy) ; bonté/(sous entendu méchanceté). Le terme est employé pour exprimer autant l'idée de trier que d'entremêler. Ceci nous donne une piste. Mélanger ici ne signifie pas prendre des éléments purs et les mixer ensemble mais juxtaposer des éléments contrastés entre eux, séparés par des différences immédiatement visibles. Enfin une connotation morale teinte certaines expressions : n'avoir qu'une parole, c'est ne pas parler jopara para et c'est le paresseux qui a un mode de vie jopara. Un soupçon peut se glisser derrière jopara dans certains contextes. Mais de manière générale, le terme renvoie à une valeur positive, celle de variété, de choix et de profusion (variété des œuvres de Dieu). La valence ambigüe du terme (à la fois positive et négative) a désormais disparue pour laisser surtout place à des connotations négatives.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00257767 , version 1 (20-02-2008)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00257767 , version 1

Citer

Capucine Boidin. « Jopara : una vertiente sol y sombra del mestizaje ». « Jopara : una vertiente sol y sombra del mestizaje », Feb 2005, Munster, Alemania. pp.303-331. ⟨halshs-00257767⟩
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