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Article Dans Une Revue Études Chinoises Année : 2007

L'université des vertes forêts et la philosophie des armes

Jacques Andrieu
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 846393

Résumé

The Long March helped Mao Zedong winning the military direction of Chinese communism. But he still had to impose his lead on the political and doctrinal scene. Therefore, in 1936 and 1937, Mao ventured on the philosophical ground through two main conferences cycles, some of which, brought together under the names « On Practice » and « About Contradiction », were soon to become the essence of the Communist Party's ideology. Nevertheless, a careful look at those texts easily reveals how Chinese ways of thought have contaminated marxist-leninist contents. This contamination, openly assumed by October 1938 as a « sinisation » of marxism, gave the guerilla its noble political legitimation. Once Wang Ming, Moscow's missi dominici, was eliminated, Mao was able to use the war against Japan as a mean to weaken the KMT, even though the Chinese Communist Party was theoretically allied to it within the « united front » formed after the « Xi'an Incident » on December 12, 1936. However, Mao was preparing China to a hard wake-up : for instance, by 1939, encouraged by the success of this « sinisation », Mao allowed himself to reduce « the great complexity of marxism » to a single slogan, which was : « We are always right to revolt », a phrase that will later on be used as a justification for the worst crimes of the Red Guards during the Cultural Revolution.
La Longue Marche permit à Mao Tsé-toung de recueillir la direction militaire du communisme chinois. Mais il lui restait encore à s'imposer sur un plan politique et doctrinal. Aussi, en 1936 et 1937, s'aventura-t-il sur le terrain philosophique, en donnant deux cycles de conférences, dont certaines (celles regroupées sous les titres : « De la pratique » et « A propos de la contradiction ») allaient bientôt constituer l'essentiel de l'armature idéologique du PCC. Mais un simple examen du texte de ces conférences révèle une contamination par des formes de pensée chinoises du contenu marxiste-léniniste que Mao tente d'y infuser. Cette contamination, qui, à partir d'octobre 1938, serait assumée dans toute sa plénitude comme l'expression d'une volonté de « sinisation » du marxisme, conférait à la guérilla ses lettres de noblesse politique. Après la mise à l'écart de Wang Ming, le missi dominici de Moscou, Mao se trouva en situation de mettre à profit la guerre contre le Japon pour affaiblir le KMT, auquel le PCC était en principe de nouveau allié, au sein d'un « front uni » conclu à la suite de l'« Incident de Xi'an » (12 décembre 1936). Mais il préparait en même temps à la Chine de graves déconvenues : c'est ainsi qu'en 1939, dans la foulée de cet effort de « sinisation », Mao se crut fondé à réduire « l'immense complexité du marxisme » à un slogan unique : « On a raison de se révolter », qui servirait à justifier les terribles exactions commises par les Gardes rouges pendant la Révolution culturelle.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00222871 , version 1 (29-01-2008)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00222871 , version 1

Citer

Jacques Andrieu. L'université des vertes forêts et la philosophie des armes : Mao à l'épreuve du second front uni (1937-1945). Études Chinoises, 2007, XXVI, pp.21-82. ⟨halshs-00222871⟩
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