My Son the Fanatic, de Hanif Kureishi, ou l'intégration à rebours - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain. Cahiers du MIMMOC Année : 2007

My Son the Fanatic, de Hanif Kureishi, ou l'intégration à rebours

Résumé

Using films, or, for that matter, any cultural artefact in order to reach an understanding of social issues raises a number of methodological difficulties. Films do not “reflect” reality. Creative works, even when they claim to be realistic, have a strong but indirect relationship with the context in which they were produced. Many factors interfere: the context, the author, a real person endowed with ideas and values – Bourdieu’s “habitus”- , the dominant techniques and fashions of the time, and, last but not least, the strategy of the author vis a vis other artists. As reception theorists have shown, audiences will respond in widely different manners. My Son The Fanatic will be seen a satanic piece of work by Muslim, and no doubt Christian fundamentalists. Romantic young ladies, who seem to be the target audience of the film’s commercials, will react somewhat differently. The supports of integration will love the criticism of fundamentalists, as will Huntington’s enthusiasts, who seen the civilisation clash as inevitable. The supporters of yesterday’s multicultural and communitarian policies will see it as politically incorrect and “islamophobic”. Hanif Hureishi fans will find the expected plea for individual freedom, and in particular sexual freedom, but might find the demonstration slightly didactic. Indeed, this is vintage Kureishi, since he wrote both the short story and the scenario.
Utiliser un film, ou toute création culturelle, pour comprendre le social pose un certain nombre de problèmes méthodologiques. Un film n’est pas un « reflet ». Une création, même si elle se place sous le sceau du réalisme, a un rapport très fort mais indirect avec le contexte historique de sa genèse. Elle est le produit de la rencontre d’un contexte, d’un créateur doté d’une idéologie, d’un « habitus », d’un corpus de valeurs, des modes et techniques en vigueur dans le champ de la création au moment de celle-ci et, comme le rappelle Bourdieu, de la stratégie du créateur par rapport à ses collègues/concurrents. Enfin, sans ajouter une note discordante supplémentaire aux théories de la réception, l’œuvre sera perçue de façon différente selon les publics. My Son the Fanatic sera donc perçu comme une œuvre satanique par les fondamentalistes musulmans, mais sans doute aussi chrétiens, comme une bluette charmante par les midinettes au grand cœur qui semblent être le public visé par la présentation publicitaire du film, comme une démonstration de la justesse de leurs thèses par les partisans de l’intégration, mais aussi par les émules de Huntington pour qui le choc des civilisations est inéluctable, enfin comme une manifestation irresponsable d’ « islamophobie » par les nostalgiques des politiques multiculturalistes d’antan. Les aficionados de Hanif Kureishi, auteur de la nouvelle sur laquelle le film est fondé, et scénariste du film lui-même, y retrouveront le plaidoyer pour la liberté individuelle et, en particulier, la liberté sexuelle qu’ils attendent, mais seront un peu surpris par les côtés didactiques, pour employer cet adjectif dans une acception qui déplait aux didacticiens, c'est-à-dire une volonté de démonstration un peu insistante.
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Dates et versions

halshs-00196847, version 1 (13-12-2007)

Identifiants

Citer

Jean-Paul Révauger. My Son the Fanatic, de Hanif Kureishi, ou l'intégration à rebours. Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain. Cahiers du MIMMOC, 2007, La mixité et le refus de l'hybridité, 4-2007, ⟨10.4000/mimmoc.322⟩. ⟨halshs-00196847⟩

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Dernière date de mise à jour le 06/04/2024
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