«. En-somme and ». Beauté-naturelle, autre, parce que le « sens naturel de la beauté » et le « sens moral de la beauté » sont indépendants l'un de l'autre. Hutcheson a beau prétendre défendre Shaftesbury contre Mandeville, il reste qu'il le fait au nom d'une conception qui est très éloignée du platonisme shaftesburien qui, lui, faisait de la beauté naturelle toujours l'expression d'une beauté morale. Il est intéressant de noter que Hutcheson situe la « beauté naturelle » du côté de l'avantage ou de l'utilité, dont la « beauté morale » est génériquement distincte. Pour lui, la beauté (naturelle) peut exister sans symboliser la moralité : Si nous n'avions aucun sens du bien en tant qu'il est distinct de l'avantage ou de l'intérêt qui proviennent des sens externes et des perceptions de la beauté et de l'harmonie, notre admiration et notre amour pour une terre fertile, une habitation fonctionnelle, et ceux que nous éprouvons pour un ami généreux ou un caractère noble seraient en gros identiques : car les uns et les autres peuvent nous être avantageux 16

». Hume-n-'hésite-pas-À-parler-d-'une-«-ressemblance-très-Étroite-sur-plusieurs-points-»-entre-la-«-beauté-naturelle, selon un vocabulaire qui est manifestement emprunté à Hutcheson Il s'agit, pour Hume, de démontrer que le bien moral n'est pas plus une propriété de la situation pratique que la beauté n'est une propriété de telle figure géométrique ; l'un comme l'autre sont des effets dans l'esprit du témoin et consistent dans les sentiments d'approbation ou de désapprobation qui l'affectent à l'occasion d'un certain spectacle. À cette fin, Hume reprend l'analogie hutchesonienne entre les dispositifs subjectifs à l'oeuvre dans la perception du beau et dans la perception du bien, mais l'ampute du réalisme indirect qui, tout compte fait, est superflu : à quoi bon affirmer la réalité d'une qualité qui intervient seulement en tant que cause et non pas en tant que contenu épistémique du jugement éthique ou esthétique ? Désormais

G. Richard, «. Aesthetic-experience-in, and . Shaftesbury, The Aristotelian Society, sup, pp.25-54, 2002.

. Hume, An Inquiry Concerning the Principles of Morals, éd. L. A. Selby-Bigge, 2 e édition, 1902.

. Hutcheson, Recherche sur l'origine de nos idées de la beauté et de la vertu, 1991.

. Hutcheson, An Inquiry into the Original of Our Ideas of Beauty and Virtue in Two Treatises, éd. W. Leidhold, Liberty Fund, p.16, 2004.

J. Laurent, Éthique de la communication et art d'écrire. Shaftesbury et les Lumières anglaises, 1998.

J. Laurent and . La, formation de la doctrine du sens moral » dans : Jaffro Laurent (éd.), Le sens moral, pp.11-46, 2000.

K. Peter, The Seventh Sense : A Study of Francis Hutcheson's Aesthetics and Its Influence in Eighteenth-Century Britain, 1976.

R. Isabel, . Reason, and S. Grace, A Study of the Language of Religion and Ethics in England, 2000.

P. Shaftesbury, sive explicatio affectuum humanorum, secundum doctrinam Socraticorum, manuscrit autographe

T. Dabney, The Journal of Aesthetics and Art Criticism, pp.349-361, 1991.