Résumé : Si on accepte le principe du caractère thérapeutique de la philosophie, au moins au sens faible de sa dimension éducative, on doit se poser la question suivante : quelle sorte de thérapie ou d'éducation ? Le désaccord entre ceux qui attribuent un caractère thérapeutique à la philosophie et ceux qui le refusent est profond. Mais, parmi ceux qui attribuent un caractère thérapeutique à la philosophie, on peut rencontrer un désaccord tout aussi profond et important sur la sorte de thérapie qu'est la philosophie. Sous cet aspect, la confrontation de Berkeley et de Shaftesbury, à partir essentiellement de l'Alciphron, est instructive. Leur opposition figure un des clivages les plus nets, à l'époque moderne, dans les conceptions thérapeutiques de la philosophie. L'article donne une présentation détaillée de cette opposition, puis quelques aperçus sur la manière dont elle peut être surmontée.